DEMOS auditionné sous le regard de Marielle Cafafa, cheffe d’orchestre de la Philarmonie de Paris

C’est dans les Grands Fonds (Guadeloupe). Un petit chemin de tuff. De loin s’élèvent les sons du Boléro, de Ravel. En s’approchant d’un grand ajoupa en pleine nature, la musique d’un orchestre d’enfants — il y a quelques adultes — sous la direction de Jean-Michel Lesdel, musicien, organisme professionnel, chef d’orchestre.

Une jeune femme, coiffée d’un énorme afro, se tient bien droite sur une chaise, regarde, écoute.

L’orchestre, c’est DEMOS, créé dans l’Hexagone pour rassembler les enfants des quartiers populaires en les initiant à la musique. En Guadeloupe, pour Cap Excellence, l’initiative est portée par Jocelyne Daryl, directrice de la Politique culturelle, cheffe de projet DEMOS.

DEMOS est l’acronyme de Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale,

projet de démocratisation culturelle s’adressant à des enfants issus de quartiers relevant de la politique de la ville ou de zones rurales insuffisamment dotées en institutions culturelles.

L’orchestre DEMOS Guadeloupe s’est produit pour la première fois il y a un an, au Hall Paul Chonchon de Pointe-à-Pitre devant un aréopage de personnalités et d’amateurs de grande musique. Un succès !

La jeune femme, c’est Marielle Cafafa, Guadeloupéenne, l’une des rares femmes françaises cheffes d’orchestre. Première Ultramarine cheffe d’orchestre, Marielle Cafafa est également danseuse et chanteuse lyrique.

En Guadeloupe pour quelques jours, elle a été invitée à participer à cet entraînement dominical. Pour se rendre compte. Enthousiaste, la cheffe d’orchestre est invitée à commenter la prestation. Elle donne quelques conseils.

Jean-Michel Lesdel est le guide de cet orchestre qui est composé de jeunes enfants et de quelques musiciens plus aguerris, qui donnent le ton.

Parmi ceux-ci, le percussionniste virtuose Klod Kiavué, qui donne le la du Boléro de Ravel, battant la mesure de cette musique lancinante, avant que l’orchestre, instrument après instrument, donne de l’ampleur à la composition.

Plus tard, c’est une œuvre guadeloupéenne qui retentit, le chœur étant assuré par les mamans des enfants. La musique et le chant d’Elwa remplit l’espace : « Lééé lé la lé la la Yé lé léé lé la lé la la Elwa o ou ka vwayajé o Bénédiksyon di sièl Elwa si ou ka vwayajé… »

Marielle Cafafa est invitée à diriger l’orchestre et le chœur. Ce qu’elle fait avec le sourire.

DEMOS est appelé à devenir, si les élus soutiennent ce projet magnifique, l’orchestre symphonique de la Guadeloupe. Rêvons ! Et si le rêve devenait réalité ?

André-Jean Vidal

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