Guadeloupe. Kémi Séba aux côtés des familles des « grands frères »

Avant son meeting du vendredi 29 avril, à Sainte-Anne, l’autre temps fort de sa visite en Guadeloupe, le militant panafricain Kémi Séba a tenu une conférence de presse, ce mardi 26 avril, avec les proches des « grands frères » et leurs avocates, au Concept Store The Factory Made In Gwadloup (Pointe-à-Pitre).

Incarcérés depuis le 21 janvier pour des faits présumés « d’association de malfaiteurs en vue de commettre un ou plusieurs crimes en bande organisée », lors des violentes émeutes qui ont éclaté en Guadeloupe en fin d’année dernière, 7 Guadeloupéens sont toujours détenus, certains d’entre eux ayant été transférés vers l’Hexagone.

Les avocates chargées de leur défense, Mes Démocrite, Bourjac et Louis ont plusieurs fois dénoncé ces derniers mois les conditions de détention et de transfert des « grands frères ». A ce jour, l’enquête « est au point mort, selon Me Louis. Nous sommes face à une machine qui broie ces garçons. » « Ces grands frères sont 7 sacrifiés », commente Me Bourjac.

« Une arrestation éminemment politique. »

Pour faire bouger les lignes, les parents des « grands frères » ont sollicité l’ONG Urgences panafricanistes de Kémi Séba. Selon le militant panafricain, cette affaire est liée aux problématiques auxquelles le territoire est confronté : vie chère, contamination chlordécone, injustice sociale… « L’arrestation des « grands frères » est éminemment politique et très éloignée du domaine juridique, relève Kémi Séba. Ils étaient en train de devenir des leaders d’opinion auprès de jeunes de la rue, ils poussaient la jeunesse à agir de manière différente de ce qu’elle faisait auparavant. Dans le système colonial, on n’aime pas les gens éclairés. Le traitement que connaissent nos frères n’a rien de surprenant. Par contre, la réponse que nous devons donner, doit être collective et s’inscrira dans un processus anticolonial. »

Un point qui sera développé par Kémi Séba au cours d’un meeting prévu, vendredi 29 avril à Sainte-Anne.

Des proches atterrés

Les proches, atterrés par cette affaire, gardent malgré tout l’espoir de voir libérer rapidement leurs fils, frère, compagnon, père, oncle, ami…

Aux côtés de Kémi Séba, chaque parent, amie, sœur, compagne… a témoigné de la difficulté du quotidien depuis cette arrestation, des conséquences familiales et financières sur leur quotidien, de l’absence de nouvelles, particulièrement de ceux qui ont été transférés dans l’Hexagone.

« Il est dans l’intérêt de tout le monde, que les grands frères, injustement incarcérés, soient libérés le plus tôt possible, a lancé Kémi Séba à l’adresse des autorités. Ce n’est pas une menace, mais sans justice, il n’y a pas de paix. »

En Guadeloupe jusqu’au 1er mai, Kémi Séba devrait se rendre au Bik du CHU aux côtés des personnels de santé mobilisés contre l’obligation vaccinale depuis juillet 2021.

Cécilia Larney

Meeting de Kémi Séba, vendredi 29 avril, à 19 h 30, salle Jonksyon, à Sainte-Anne.

Où en est l’affaire ?

Mes Démocrite, Bourjac et Louis, avocates des « grands frères ».

Selon Me Louis, l’une des avocates des « grands frères », c’est le statu quo. « Notre combat porte surtout aujourd’hui sur leur détention. C’est compliqué d’avoir des nouvelles de nos clients et ce n’est pas normal. Les motifs avancés pour les transferts ne sont pas justifiés. Ces transferts sont assez violents : ce traitement n’est ni compréhensible, ni admissible. On les considère comme des terroristes. »

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