La caméra de surveillance de l’aéroport de Saint-Barthélemy-Rémy-de-Haenen est dirigée vers le Col de la Tourmente, qui domine l’entrée de la piste. On voit, sur l’écran, l’arrivée des avions qui survolent la baie avant d’affronter les vents qui soufflent sur le mont et de piquer vers le début de la piste.
Ce vendredi 15 avril 2022, l’avion, petit point à l’horizon, arrive à grande vitesse, passe le col assez haut, vacille, plonge, et s’abat sur la piste, s’affaisse sur le côté droit, fait un tête à queue en sortant de la piste, glissant sur la pelouse.
Tandis que, sur la route qui longe l’aéroport, personne n’a rien remarqué, les passants vaquant à leurs occupations, quelques personnes qui étaient dans l’aérogare accourent. Le pilote et les trois passagers de l’avion, un peu sonnés par l’accident, sont heureusement indemnes.
Michel Fauconnier, président de l’aéroclub Les Ailes Guadeloupéennes, aux commandes d’un Piper 28 R, a expliqué, sur place, qu’il avait eu un problème de train d’atterrissage. L’Aviation civile, qui a un bureau spécialisé (BEA, Bureau Enquête Accident), mènera l’enquête pour déterminer les raisons de ce crash.
L’aéroport de Saint-Barthélemy-Rémy-de-Haenen est réputé très dangereux car la piste est dans l’axe d’une montagne que le pilote doit survoler à une hauteur de 30 mètres (c’est très bas) avant de piquer rapidement pour se poser au plus près de l’entrée d’une piste très courte (650 m). Seuls les petits avions de moins de 5,4 tonnes y sont accueillis.
Avant la crise sanitaire, l’aéroport accueillait près de 200 000 passagers par an. Il se classe, dans sa catégorie, parmi les premiers aéroports de France en terme d’accueil de passagers.
Le dimanche, il n’est pas rare de voir, vers 16 heures et jusqu’à la tombée de la nuit, un atterrissage et un redécollage tous les quarts d’heure. Ce sont les visiteurs du week-end qui rentrent chez eux, en Guadeloupe ou en Martinique.
