Serge Letchimy, au nom de la CTM qu’il préside, n’a pas apprécié que les deux juges d’instruction parisien affirment qu’elles vont clore le dossier de la Chlordécone. Et que personne ne sera condamné pour la pollution des terres de Guadeloupe et Martinique de 1990 à 1993 alors que la Chlordécone était interdite sur le territoire national.
Entretemps, un avocat des associations, Me Lèguevaques, est intervenu sur Karib’Info pour dire que le dossier n’est pas clos et qu’il reste quelques semaines pour changer la donne.
La réaction de Serge Letchimy :
« Nous nous acheminons vers un incompréhensible non-lieu dans l’affaire du chlordécone.
Des juges d’instruction ont annoncé aux collectivités et associations plaignantes leur intention de clore le dossier concernant l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, l’orientant ainsi vers un possible non-lieu.
Cette probable décision serait aussi incompréhensible qu’inacceptable par les populations locales, durablement atteintes par les conséquences de ce drame.
Aujourd’hui plus de 90% des Martiniquais et Guadeloupéens sont contaminés par la chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
Nous ne pouvons également occulter que sur 24 000 hectares de surface agricole utiles à la Martinique, 12 000 sont contaminés pour des durées considérables. Ce sont des générations entières qui paieront les conséquences des errements de l’Etat et des responsables.
L’irresponsabilité aggrave la faute.
Il s’agit d’un drame systémique, sociétal, économique et sanitaire, le nier serait un manque de respect envers nous, Martiniquais et Guadeloupéens.
La transcendance de la vérité fonde la puissance et la force de la justice. C’est pour cela qu’il faut continuer à espérer qu’un jour une réelle politique de réparation puisse voir le jour.
La vérité triomphera. »
Serge LETCHIMY
Président du Conseil Exécutif de Martinique