Prêtre populaire depuis sa prise de fonction en 2014, Olivier Marie Lucenay a annoncé samedi 19 mars 2022 qu’il quittait les ordres. C’est la stupeur chez les fidèles de l’Eglise.
Olivier-Marie Lucenay a été ordonné prêtre le 23 novembre 2014 à la cathédrale de Fort-de-France par l’archevêque, Mgr Michel Méranville.
Rapidement, il devient très populaire, le ton de ses homélies n’est pas banal. Il est en phase avec la jeunesse et le monde moderne. On dit de lui qu’il est « célèbre. » L’Eglise n’aime pas trop les têtes qui dépassent. L’effacement est de rigueur. On s’agace vite dans ces milieux…
Après quelques avatars, le jeune prêtre quitte la Martinique et part en 2018 au diocèse de Vélizy, à Versailles. Là, il prend du recul et comprend que les interrogations qu’il s’est posées ne sont pas liées à des tensions avec certaines personnes au sein de l’église de Martinique mais bien à des problèmes personnels. Le jeune prêtre s’interroge sur sa vocation, son devenir.
Diplômé en tant qu’assistant social, quand il revient en Martinique, en mai 2921, Olivier Marie Lucenay travaille à temps partiel comme aumônier de la pastorale de la rue et en prison.
Pour éprouver ses convictions, Olivier Marie Lucenay a pratiqué ces derniers temps un jeûne de 40 jours qui semble avoir conforté son choix. Il a adressé un courrier de démission à l’Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, Mgr David Macaire.
Celui-ci, qui a beaucoup suivi le cursus de son collègue et subordonné, n’a pas été étonné.
« Après trois ans de discernement dans la prière, aidé des pistes de réflexion données par son père spirituel — ainsi que par des confrères dans le sacerdoce —, le Père Olivier Marie Lucenay nous a fait part de sa décision de renoncer à l’état clérical. Ce choix qui est le sien doit être respecté. Nous sommes conscients que sa décision créera de la tristesse et certainement des réactions. Cependant, nous savons aussi que ce genre de pas est parfois nécessaire afin d’être en harmonie avec soi-même. Il ne s’agit ni d’un coup de tête, ni d’une crise, ni la conséquence d’un conflit. Cette démarche difficile mérite la bienveillance et la discrétion de tous. Nous l’accompagnerons dans nos prières. Restant unis à Olivier qui demeure notre frère, les fidèles qui lui sont proches, les prêtres et l’archevêque, saluent cette démarche d’honnêteté et de courage envers Dieu, envers lui-même, et envers l’Église Catholique », a écrit Mgr David Macaire dans un communiqué.
