40 000, 100 000 ? Combien sont-ils à entrer en Guadeloupe ces jours prochains, pour les vacances et les fêtes de la Noël et du Jour de l’an ?
On sait déjà que les hôtels affichent complet ou presque, que les loueurs de voitures sont full et que les parents d’ici s’apprêtent à recevoir des parents venus de là-bas. A savoir l’Europe.
Et puis, faute de stations de skis et de vacances à la montagne, le Gouvernement propose… des vacances au soleil à des millions de Français qui ne supportent plus la grisaille et les interdictions hexagonales. Car, en Guadeloupe, les restaurants sont ouverts… et les bars… aussi, malgré les arrêtés successifs du Préfet.
Une bombe à retardement ?
Eric Jalton, ici, a dit, dans une tribune libre, son opinion : ce déferlement de dizaines de milliers de possibles porteurs du Covid-19, c’est une bombe à retardement. Il a demandé au préfet Alexandre Rochatte un couvre-feu que celui-ci a refusé. C’est qu’il ne s’agit pas, dans cette période délicate, de créer des tensions.
On peut le comprendre. D’autant que les élus qui réclament un couvre-feu pourraient être les mêmes qui prendraient fait et cause pour les récalcitrants si ceux-ci s’opposaient aux forces de l’ordre chargées d’appliquer ce couvre-feu. Quoique Eric Jalton et Josette Borel-Lincertin, adeptes du couvre-feu, ne soient pas du genre à se dédire.
Une mesure radicale : l’interdiction de séjour
L’UGTG entre dans la danse (du scalp préfectoral ?) : le syndicat a expédié une lettre ouverte au préfet Alexandre Rochatte, à Valérie deux, directrice régionale de l’ARS, Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseild départemental, Ary Chalus, président du Conseil régional, aux élus de Guadeloupe, aux parlementaires, pour leur dire qu’il faut prendre un arrêté interdisant l’arrivée de touristes.
Les arguments ? « Il y a en France 100 départements en situation de vulnérabilité élevée, un taux de reproduction du virus supérieur à 1, plus de 18 000 nouveaux cas, plus de 250 décès ces dernières 24 heures… »
Alors qu’on interdit aux Français de se rendre au ski, s’étonne l’UGTG, « le ministre des Outre-mer, Monsieur Lecornu, et l’ensemble du Gouvernement ont donné leur feu vert quant à l’arrivée de plusieurs dizaines de milliers de touristes en Guadeloupe courant décembre 2020. »
Effectivement…
Et de conclure : « L’UGTG considère que cette décision gouvernementale revêt un caractère criminel et met en danger la vie de tous les Guadeloupéens, singulièrement les 100 000 personnes atteintes de comorbidités. L’UGTG demande aux autorités de prendre sans tarder un arrêté interdisant l’arrivée de touristes en Guadeloupe jusqu’à nouvel ordre. »