Présidentielle. 39% des Français se disent déçus de la campagne (BVA)

A très exactement 50 jours du 1er tour qui se tiendra le 10 avril prochain, cette septième vague d’intentions de vote confirme un intérêt des Français pour la séquence électorale en berne avec une dominante de sentiments négatifs (56%) générés par la campagne.

Cette dernière vague confirme par ailleurs les dynamiques enregistrées
la semaine dernière : Emmanuel Macron reste en tête des intentions de
vote.

Mais si la deuxième place parait encore incertaine, Marine Le Pen devance toujours ses principaux challengers, tandis qu’Éric Zemmour passe devant Valérie Pécresse, en perte de vitesse. A gauche, la déception domine chez les sympathisants dont la volatilité de l’électorat reste très forte (à l’exception de Jean-Luc Mélenchon qui fait son meilleur score depuis la mise en place des mesures pré-électorales).

Une campagne qui suscite avant tout de la déception. 39% des Français inscrits sur les listes électorales citent en premier le mot « déception » pour décrire leur état d’esprit à l’approche du scrutin. Ce sentiment domine dans toutes les catégories de la population en termes d’âge, à l’exception des plus jeunes (18-24 ans) où l’intérêt arrive en tête (42%). La déception est en
revanche plus ou moins forte selon la sensibilité politique : c’est chez les sympathisants de gauche qu’elle est la plus élevée (51%).
17% des inscrits répondent « l’indifférence », une proportion qui est relativement élevée pour un sentiment assez radical concernant l’élection reine de la Ve République.

Une élection qui peine toujours à intéresser les Français et un électorat très volatil. L’intérêt que les Français portent à l’élection se stabilise après avoir enregistré une baisse de 4 points la semaine dernière. 69% des Français se disent intéressés par cette élection (soit -6 pts vs. la même période en 2017).

Concernant la date du scrutin, c’est toujours la méconnaissance qui domine même si le niveau de connaissance progresse : 30% des inscrits sur les listes électorales sont capables de donner la date du 10 avril (+ 4 pts en une semaine). Dans ce contexte, la volatilité de l’électorat reste très forte et invite à la plus grande prudence : 44% du corps électoral prévoyant de voter au 1er tour de la présidentielle n’exprime actuellement pas d’intention de vote ou peut encore changer d’avis.

Emmanuel Macron reste en tête des intentions de vote (24% ; -1 pt). Avec Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il reste le candidat dont le socle électoral est le plus solide malgré un léger tassement puisque 76% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix (-3 pts). Il arrive également toujours en tête chez les séniors qui traditionnellement votent plus, devant Valérie Pécresse, chez qui il fait toutefois jeu égal chez les plus de 75 ans.

Marine Le Pen confirme son avantage (17,5%, + 0,5 pt) mais reste talonnée par Eric Zemmour (14,5%, +0,5 pt) qui devance désormais Valérie Pécresse (13,5%, -1pt). Les écarts entre les trois candidats se situent toujours dans les marges d’erreur. On observe toutefois des dynamiques différentes. La candidate du RN confirme une légère avance mais la solidité de son socle électoral semble s’effriter (73% de « sûrs du choix », -8 pts).

Eric Zemmour confirme sa dynamique et progresse de 2 pts en 15 jours (même si sa progression chez les électeurs de Marine Le Pen de 2017 semble se stabiliser). Valérie Pécresse confirme son recul après un grand meeting jugé raté par de nombreux commentateurs. Seul un électeur de François Fillon sur deux voterait pour elle (50%) ainsi que les deux tiers des sympathisants LR.

A gauche, la fragilité du socle électoral des candidats se confirme, à l’exception de Jean-Luc Mélenchon qui fait sa plus belle performance (10,5%, +1,5 pts) depuis la mise en place de nos mesures en octobre 2021.

Cette volatilité de l’électorat traduit le désarroi des électeurs de gauche face à l’offre politique qui leur est proposée. Fabien Roussel tire également son épingle du jeu (4,5%, +1,5 pts en 2 semaines) et fait jeu égal avec Yannick Jadot. Les autres candidats de gauche restent stables : Christiane Taubira à 4%, Anne Hidalgo à 2%.

Cette publication s’inscrit dans le cadre du dispositif Présidentielle 2022 de BVA qui a pour fil conducteur la thématique de l’engagement et vise à identifier et analyser les enjeux de cette élection, décrypter les attentes des Français, suivre l’évolution des forces en présence pour tenter d’appréhender au mieux cette campagne.

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