Plus grand monde n’espérait, mais le couperet est tombé, ce mardi 15 décembre vers 16 heures : la Guyane devra se passer de son carnaval, du 9 janvier au 17 février.
Rio ou les Antilles n’avaient pas attendu pour annuler leurs festivités. Pas la Guyane où les bals parés-masqués rythment la vie sociale, de l’épiphanie au mercredi des Cendres.
Il a fallu une reprise de l’épidémie, depuis octobre, pour que le secrétariat général de la préfecture et l’Agence régionale de santé durcissent les mesures de freinage. Le couvre-feu est notamment avancé à 21 heures, jusqu’au 4 janvier, dans les quatre communes les plus touchées : Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly et Kourou. Mais, beaucoup avaient déjà le regard tourné au-delà de cette date, au 9 janvier, pour l’arrivée de Vaval et l’ouverture des universités carnavalesques.
Les organisateurs ont multiplié les manifestations
« L’évolution de la situation sanitaire ne permettra pas d’envisager le carnaval en 2021, que l’on parle des bals paré-masqué ou des défilés, a refroidi Paul-Marie Clodon, le secrétaire général de la préfecture de Guyane. De telles organisations ne seraient pas possibles, compte tenu des mesures de distanciation à respecter. »
Reste qu’il est difficile d’imaginer les carnavaliers guyanais renoncer à la biguine et à la mazurka. Ces dernières semaines, les organisateurs de soirée ont multiplié les manifestations. En proposant rarement un protocole sanitaire qui aurait pu servir de test avant un éventuel carnaval. Les lieux les plus divers – villas privées, restaurants privatisés, carbets, stade – ont accueilli les fêtards.
Certains se consoleront en constatant que ce carnaval annulé était l’un des plus courts possibles. D’autres se rappelleront la conclusion du secrétaire général de la préfecture : « Il faudra imaginer une autre temporalité. » Mais le Carême, ça ne se fixe pas par arrêté préfectoral.
Pierre-Yves Carlier