Stade de Trois-Rivières, samedi 12 février. Inauguration du stade après une rénovation qui a mis du temps, mais une fois prise en main par la Région Guadeloupe pour pallier le manque de finances de la commune, tout est allé très vite.
Le discours du président Ary Chalus était tout tourné vers la politique sportive de la Région. Qui n’est pas une politique au coup par coup, mais une politique d’investissement sur les infrastructures d’abord, sur la notoriété de l’archipel dans le monde du sport international ensuite. Gouverner, a-t-il rappelé, c’est aussi choisir.
Le stade de Trois-Rivières, c’est offrir aux communes du sud Basse-Terre, aux clubs Basse-Terriens en général, à la ligue de football en particulier une infrastructure fiable pour leurs calendriers et leurs formations.
« Cet effort représente un accompagnement d’un 1,2 million supplémentaire d’un projet de 3,7 millions d’euros soit plus de 5 millions d’euros investis par la Région Guadeloupe. Ce qui permet aujourd’hui d’avoir un équipement qui répond aux normes de la Fédération Française d’Athlétisme et de Football », a-t-il précisé.
Une stratégie sportive globale
au service de tous
C’était aussi l’occasion d’expliquer la politique sportive de la Région Guadeloupe.
Et de rappeler les créations ou rénovations qui ont été faites d’infrastructures sportives sur l’ensemble du territoire qui ont toutes en commun d’être mises à la disposition de tous : jeunes sportifs, sportifs de haut niveau, scolaires, pratiquants de sports de loisirs, handicapés. Le but est de créer, au travers de ces installations, du lien social.
Dans le même temps va se concrétiser une stratégie d’accompagnement pour le déploiement de plateaux sportifs et en terrain de futsal dans les communes (10 sur les 32 communes ont été retenues et 8 chantiers sont en phase de lancement). De même, les parcours sportifs en pleine nature vont être revus, modernisés.
« Là aussi la collectivité régionale répond présent en apportant aux communes de l’archipel l’écoute, l’ingénierie et les financements adaptés pour un développement harmonieux et durable du territoire.
Chaque maire doit se saisir de cette opportunité afin d’éviter que les crédits ne soient renvoyés à Paris ou à Bruxelles. C’est d’ailleurs tout le sens de la création de la cellule ATAC, composée d’ingénieurs et de cadre territoriaux pour aider à consolider les dossiers », a précisé le président de Région.
« Le CREPS Antilles Guyane, propriété de la Région Guadeloupe, notre fer de lance en termes de formation et de politique sportive, expliquait-il, nous a valu la labélisation du CREPS en qualité de Centre de préparation des jeux olympiques de paris 2024. »
Le football. « La mise en place du dispositif Centre Élite des régions françaises d’Amérique (le CERFA) avec la FFF et la Ligue guadeloupéenne de football pour contribuer à la professionnalisation du football guadeloupéen en garantissant la continuité du parcours scolaire des jeunes footballeurs et ainsi faciliter leur insertion professionnelle » est aussi à mettre à l’actif de la Région.
Tout comme, Ary Chalus l’a rappelé, « nous avons rénové notre approche notamment avec les 52 ligues et comités que nous accompagnons dans le cadre d’une redéfinition de leurs contrats d’objectifs pour plus de visibilité. Pour rappel c’est près de 6 millions d’euros accordés sous la précédente mandature au bénéfice des jeunes sportifs guadeloupéens. Nous soutenons aussi les projets d’activités des clubs et des sportifs de haut niveau. »
Tout ceci est sur le long terme, pour pérenniser des actions, des infrastructures.
Route du Rhum, Tour cycliste…
porter la Guadeloupe à l’international
Mais, la Guadeloupe se doit d’être présente sur de grandes manifestations, internationales, qui procèdent à une politique d’attractivité. Ces manifestations attirent du monde, sont la vitrine de la Guadeloupe à l’extérieur.
La Route du Rhum Destination Guadeloupe, comme l’indique son nom, est tous les quatre ans, l’occasion de mettre la Guadeloupe en avant et les retombées de l’événement se font sentir sur l’économie touristique locale les années suivantes. Les chiffres sont là cités par les instances économiques : les retombées sont considérables.
Le Tour cycliste international de Guadeloupe, le Traditour, le Tournoi international d’escrime, l’Open de golf, le Rallye des îles du sud, le Grand Prix hippique participent du même esprit : mettre la Guadeloupe en avant à l’international.
Tout ceci a un coût, procède d’une stratégie.
Cependant, la pandémie mondiale, son implication sur l’économie de la Guadeloupe, ne sont pas à négliger. La Région Guadeloupe s’est pleinement investie dans la relance de l’économie, parce que qui dit économie dit emploi dans une région sinistrée. Tout à un coût et il faut faire des choix d’investissements.
« Gouverner c’est choisir !, a martelé le président Chalus. Nous avons fait le choix d’annuler certains événements, de privilégier les campagnes sportives comme la Route du Rhum qui se prépare tous les 4 ans, pour maximiser les coûts. Mais, en même temps et ce malgré la crise, de continuer à soutenir l’activité sportive — Je pense, entre autres, à l’achat de tests antigéniques pour permettre la tenue des matchs. Chaque acteur du sport doit tenir un discours de vérité mais aussi l’entendre. En disant cela je veux faire écho aux Jeux de la Caraibe, un projet aux nombreux coût cachés. Je veux redire, très fermement et devant la presse, la position qui est la nôtre. La Collectivité régionale ne s’impliquera pas dans les Jeux de la Caraïbe et ce sous aucune forme, comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises aux intéressés. »*
« Au vu de ce que je viens de vous présenter, je crois humblement que chacun peut comprendre notre positionnement, notre vision : il n’y a pas de place pour la polémique ! », a conclu Ary Chalus.
André-Jean VIDAL
Le dernier courrier au président Alain Sorèze. D’autres courriers lui avaient été adressés en 2021, de même teneur, pour les mêmes raisons :