Ne dites plus Port autonome, ne dites plus seulement Grand Port Maritime, dites aussi Guadeloupe Port Caraïbes… ou GPMG.
Vendredi 11 février 2022, Jean-Pierre Chalus, président du directoire du GPMG, présentait en même temps que les vœux de cet établissement public, les chiffres de 2021.
Bons chiffres, d’ailleurs, le port ayant su s’adapter à la crise sanitaire, avec des équipes dynamiques, qui ont su comment réagir à tout moment.
Le trafic de fret est une année record
Grand sourire de Jean-Pierre Chalus.
« Pour la première fois de son histoire, le port a traité 4,2 millions de tonnes de marchandises sur les installations portuaires. Une évolution de 16% par rapport à 2019 et de 18% par rapport à 2019. »
En fait, ce chiffre exceptionnel s’explique d’une part par une croissance de 18% des vracs liquides, d’autre part par un trafic import normal et afin par un export favorisé par des relations nouvelles avec le port de Degrad des Canens, en Guyane française.
Pour ce qui est des vracs solides, là encore c’est tout bon avec une croissance de 37%. Pourquoi ? Parce que 500 000 tonnes d’agrégats ont été traités à l’import du fait de grands travaux sur l’archipel. Nouveau trafic, celui de pellets de ois qui remplacent petit à petit le charbon dans les centrales électriques.
Le trafic de conteneurs aussi se positionne à la hausse, avec une augmentation de 31 000 EVP (équivalent vingt pieds, le conteneur de base) pour un total de 238 000 EVP, une augmentation de 15%, avec 61 000 EVP en transbordement (+30%).
Un trafic passagers en berne
Pour ce qui est du trafic de passagers, c’est une autre histoire. « Le trafic passagers, explique Jean-Pierre Chalus, reste pénalisé par la crise sanitaire. Pour l’inter-îles, les rotations avec la Martinique demeurent, redémarrent lentement avec Sainte-Lucie et le Dominique. Les déplacements sur l’archipel reprennent après une période difficile liée aux confinements, aux restrictions de circulation aussi. »
En pourcentages cela donne un trafic archipel et inter-îles en baisse de 49% par rapport à 2019, de 8% par rapport à 2020.
Autre volet du trafic passager, celui issu de la croisière. Là, c’est la catastrophe.
Jean-Pierre Chalus : « Pour la croisière, 2021 est une année blanche. Cette année aussi… En 2020, nous avions interrompu la saison en mars. Il restait deux mois… En global, nous sommes passés de 1,3 million de passagers par an à 500 000… soit une baisse de 62% »
Cependant, le moral est là. Des perspectives de développement, il y en a, une fois conforté l’existant.
Grands travaux aussi
Ainsi, côté travaux sur Jarry, il y a l’extension des Quai 12, l’achèvement de l’extension du Parc Reefer (312 prises supplémentaires pour les conteneurs frigo), la réhabilitation de l’atelier des portiqueurs, le renforcement des portiques H1, H2, H3.
A Point-à-Pitre, la réflexion sur le nouveau siège se poursuit, avec une emprise sur les terrains portuaires occupés par un ou deux bâtiments qui seront démolis (l’ancienne capitainerie, immeuble classé Ali Tur, sera conservée), la gare maritime sera couverte de cellules photovoltaïques pour avoir une borne électrique pour les véhicules du port — et d’autres, enfin une opération de nettoyage visera à supprimer plus de vingt épaves dans la baie (sur une centaine recensées).
La marina de Bas-du-Fort verra l’installation d’éco-mouillages au niveau de l’îlet Brumant (Cochon), côté terre; Basse-Terre aura sa revalorisation environnementale avec l’extraction des ferrailles et autres blocs de béton qui encombrent le port côté est; à Marie-Galante, il y aura un sentier sous-marin à Folle-Anse, près des installations portuaires.
Le port s’affiche en bleu et vert : bleu comme la mer et le ciel sur ses activités, vert, comme son soin de l’environnement.
André-Jean VIDAL
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