Il reste deux usines sucrières dans l’archipel Guadeloupe. L’usine de Gardel, au Moule, et celle de Grande Anse, à Grand-Bourg de Marie-Galante.
Cette année, la campagne cannière/sucrière de Gardel devrait commencer — sauf incident social, les Négociations annuelles obligatoires (NAO) viennent de s’ouvrir — le 24 février. A Grande-Anse, courant mars, sans préciser plus avant.
Cette date du 24 février a été décidée lors de discussions entre la direction de l’usine de Gardel et ses différents partenaires, en prenant connaissance des expertises effectuées sur la sole cannière par les techniciens des coopératives de producteurs de cannes.
Les estimations — qui sont généralement assez fines — donnent une récolte de 169 650 tonnes de cannes à récolter dans le nord de la Grande-Terre (Anse-Bertrand, Port-Louis, Petit-canal), 110 250 dans le centre et le sud de la Grande-Terre (Morne-à-l’Eau, Les Abymes, Sainte-Anne, Saint-François, Le Moule) et 175 000 tonnes en Basse-Terre (Baie-Mahault, Lamentin, Sainte-Rose, Goyave).
Un total de près de 455 000 tonnes à broyer par Gardel, après une traversée de la Guadeloupe de part en part en titans (gros camions-remorques). Loin des 600 000 tonnes attendues chaque année.
Ces 600 000 tonnes espérées dans le cadre du Plan de relance de la production cannière, à grands renforts d’aides publiques nécessaires pour aider à la replantation des vieilles parcelles, à l’amélioration des sols. Pour cette amélioration, il faut des intrants, dans une période où ceux-ci, comme d’autres produits, ont subi des hausses de prix, liées à la pandémie mondiale et aux difficultés de transport. Ça peut agacer les planteurs…
Mais, la sécheresse en 2020, les sautes d’humeur des vents alizés en 2021, ont fait subir les affres de la soif à des parcelles en cannes gourmandes en eau.
Quelle quantité de sucre attendue de cette récolte ? Un peu plus de 45 000 tonnes. Dont 20 000 tonnes de sucre dit « de bouche », ce bon sucre qui ne sera pas raffiné et qui rapporte près de deux fois ce que rapporte le sucre en vrac qui servira à faire des crèmes glacées, des pâtisseries industrielles, etc.
Donc, le 24 février, si tout va bien… sauf que les transporteurs de cannes veulent une revalorisation de leur prestation, arguant de la hausse des prix des carburants, sauf que les ouvriers de la canne qu’ils soient d’usine ou de champs peuvent être attirés par les sirènes des antivax habiles à susciter des coups d’éclats sociaux.
Et prendre la campagne cannière en otage peut être une solution au dilemme de négociations jamais engagées avec l’Etat, les élus, sur d’autres terrains.
Comment fait-on du sucre de canne ?
À leur entrée dans la sucrerie, les cannes sont découpées en petits morceaux puis pressées et broyées dans plusieurs moulins. Séparé de la bagasse (la canne écrasée), le jus de canne obtenu contient 80 à 85 % d’eau, 10 à 20% de sucre et 0,7 à 3 % de composés organiques et minéraux.
A lire : https://www.cultures-sucre.com/plantes-et-production/comment-est-fabrique-le-sucre-en-10-etapes/