Fondateur de l’association Ouragans.com, Bruno Benjamin décrypte les premières tendances de la saison cyclonique 2021, dévoilées par Tropical Storm Risk et Colorado State University.
- Une saison un peu plus active que la moyenne
L’institut britannique Tropical Storm Risk estime que la saison cyclonique 2021 sera « un peu plus active que la moyenne observée entre 1981 et 2010. En 2020, nous étions au sommet de l’hyperactivité », rappelle Bruno Benjamin, de l’association Ouragans.com. D’après les prévisions qualitatives de l’organisme le plus réputé, la Colorado State University, il y a 55% de chances pour que la saison cyclonique 2021 soit active à hyperactive. » L’institut Tropical Storm Risk avance des données chiffrées :
- 16 tempêtes
- 7 ouragans
- 3 ouragans majeurs
2. Prochaine étape en avril
Les premières tendances, livrées les 9 et 10 décembre, seront affinées au fil des mois pour une mise à jour en avril 2021, en sachant que la saison cyclonique commence habituellement début juin. « Tous les organismes, notamment la NOAA auquel appartient la National Hurricane Center, la météo mexicaine, la météo cubaine, les instituts privés, comme la chaîne Weather Channel… publient leurs prévisions entre la fin avril et la fin mai, précise Bruno Benjamin. Le 1er juin est la date officielle du début de la saison cyclonique. »
3. Être prêt
Qu’importe ce que réserve la prochaine saison cyclonique, la pédagogie de Bruno Benjamin, elle, restera de mise.
« Le kit cyclone doit être prêt au début du mois de juin, insiste Bruno Benjamin. Ce n’est pas au moment où on annonce un phénomène cyclonique qu’il faut s’organiser. Le kit doit être préparé d’autant plus en amont, que nous sommes soumis à la fois aux risques de séismes et de cyclones. Pour aider à faire son kit, le ministère de l’Intérieur a édité un document, disponible en ligne, le plan familial de mise en sûreté. Cela permet de réfléchir, en famille, aux conduites à tenir en cas d’inondations, de glissement de terrain, de séisme, d’éruption volcanique… ».
A ces préparatifs à effectuer bien en amont, doivent désormais s’ajouter les contraintes liées à la Covid-19. Masques, en quantité suffisante par personne pour une durée de 72 heures, et solution hydroalcoolique devront faire partie du kit.
Cécilia Larney
La saison cyclonique 2020 en 4 mots
Atypique
Par rapport aux types de phénomènes et au nombre, la saison cyclonique 2020 peut être qualifiée d’atypique. « L’un des premiers cyclones de la saison 2020 était une tempête tropicale dans l’océan Pacifique, rappelle Bruno Benjamin, d’Ouragans.com. Elle a traversé l’Amérique centrale pour se reformer dans le Golfe du Mexique. D’autres phénomènes sont partis du Golfe du Mexique pour traverser la Floride et se développer le long des côtes des Etats-Unis. Il y a aussi eu un phénomène de catégorie 5, apparu en novembre. Ce qui, dans une saison cyclonique, est très tardif, pour un phénomène de cette catégorie. »
Cisaillement
Le cisaillement désigne le déplacement de masses d’air. « Le cisaillement est un courant d’air contraire au sens de déplacement habituel des cyclones, explique Bruno Benjamin, d’Ouragans.com. Le cisaillement interrompt à mi-hauteur le fonctionnement du cyclone, en bloquant à la fois la montée de l’air chaud et la descente de l’air froid qui alimentent le cyclone. Beaucoup de phénomènes qui auraient pu affecter notre région ont été cisaillés depuis l’Afrique, ou au niveau de l’Atlantique ou encore n’ont pas pu se développer. »
Hyperactive
« En nombre de phénomènes, les prévisions ont été largement dépassées. Heureusement, commente Bruno Benjamin, l’intensité annoncée n’a pas été au rendez-vous ! Nous n’avons eu qu’un seul phénomène de catégorie 5. Une hyperactivité liée aux effets de La Niña. »
Précoce
La saison cyclonique 2020 a démarré dès le 16 mai, au lieu de début juin. Dès septembre, il a fallu recourir à l’alphabet grec pour nommer les phénomènes.