Guadeloupe. Les soignants du CHU disent « non » aux violences

Trois jours après l’agression dont ont été victimes Gérard Cotellon, directeur du CHU de Guadeloupe et son adjoint, Cédric Zolezzi, le 4 janvier, l’ensemble des soignants du CHU de Guadeloupe s’est rassemblé pendant une heure pour dire « non » aux violences contre le système de santé de Guadeloupe.

Pendant une heure, ce 7 janvier, en début de matinée, le corps médical et l’ensemble des soignants ont manifesté pacifiquement dans le hall du CHU de Guadeloupe. Symboliquement, il s’agissait pour ces hommes et ces femmes au service de la santé des Guadeloupéens de dénoncer les violences verbales, physiques… exercées contre le personnel de santé.

La ligne rouge a été franchie
Pr Pascal Blanchet.

Dans l’escalade observée ces dernières semaines, la ligne rouge a été franchie ce mardi avec l’agression de Gérard Cotellon, directeur général du CHU de Guadeloupe et de son adjoint, Cédric Zolezzi.

« Atteindre physiquement le directeur général, c’est attaquer tous les soignants : il applique les règles de santé publique destinées à protéger les patients, indique le Pr Pascal Blanchet, président de la Commission médicale d’établissement. Nous avons choisi de réagir de manière pacifique : nous n’attaquons personne. »

« Nous attendons une meilleure protection de l’établissement. »

Lors de sa prise de parole à l’ensemble du personnel, le Pr Blanchet a aussi formulé le vœu que les établissements de santé, dont le CHU soient sanctuarisés, que patients et soignants puissent y accéder en toute sécurité.

« On aimerait que la police soit meilleure, pour que nous puissions travailler dans l’apaisement. Nous attendons de nos ministères de tutelle et de la préfecture que l’établissement soit correctement protégé, a indiqué le Pr Blanchet. Nous avons plein de projets médicaux : on s’en va vers un nouvel hôpital, on doit poursuivre des soins comme la greffe rénale, la recherche… Tout cela ne peut se faire que dans un climat serein. Il faut vraiment un réveil des consciences pour que les exactions s’arrêtent. »

Ce vendredi matin, les forces l’ordre, ainsi que le Directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Pierre Frédéric, étaient présents sur le site.

Cécilia Larney

Les soignants ont longuement applaudi la prise de parole du Pr Blanchet avant de rejoindre leurs services.

Le CHU face à Omicron

La croissance exponentielle des contaminations à la Covid-19, liées essentiellement au variant Omicron n’empêche pas, pour le moment, le fonctionnement des autres services du CHU de Guadeloupe. « Le CHU est en capacité de recevoir les patients et de les soigner, assure le Pr Blanchet. Certes, nous sommes impactés, non pas par les suspensions liées à l’obligation vaccinale, mais comme l’ensemble de la société, par les effets d’Omicron : des parents sont absents pour enfant malade. On va devoir déprogrammer les soins non urgents. »

Concernant les hospitalisations liées à la Covid, « la pression monte progressivement. Toutes les autres pathologies sont prises en charge normalement. Mais, comme nous avons une population en Guadeloupe peu vaccinée, nous aurons plus d’hospitalisations avec Omicron et les non-Covid, ceux qui souffrent d’un cancer ou d’autres dont les interventions sont programmées depuis le mois de juin… vont en pâtir. Si l’effort collectif allait vers plus de vaccinations, on aurait moins d’impacts et on continuerait mieux notre chemin. »

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