Haïti. 200 établissements scolaires affectés par la violence à Port-au-Prince

Selon Nesmy Manigat, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, quasiment 200 établissements scolaires de la zone métropolitaine sont affectés par la situation de violence qui s’est installée dans certains quartiers.

Comme les deux précédentes années scolaires, le risque de perdre beaucoup de jours dans le calendrier scolaire inquiète encore cette année.

Si les deux dernières années ont surtout été hypothéquées d’un côté par la pandémie et les divers mouvements de protestation, cette année a démarré dans un contexte difficile doublement marqué par un tremblement de terre dans le grand Sud et une situation de violence généralisée à Port-au-Prince. Nesmy Manigat, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle qui intervenait sur Magik9, le jeudi 23 décembre 2021, réitère sa volonté d’offrir une meilleure gouvernance au secteur éducatif en vue d’adresser les grandes priorités de ce secteur.

Le ministre rappelle avoir identifié trois zones d’actions éducatives prioritaires, à savoir le grand Sud qui a été touché par le séisme du 14 août dernier, la zone frontalière, et le département de l’Ouest frappé par la violence des gangs. « Lekòl pa ka tann », martèle le ministre, embrassant, selon lui, les exigences du moment afin de tout mettre en place pour adresser les grands défis du système éducatif.

« …En premier le calendrier de l’école; la capacité pour les enfants de continuer à acquérir des notions de base, secondement notre priorité, c’est la condition précaire des enseignants, des écoles publiques en grande partie, des écoles privées en grandes difficultés économiques… », explique Nesmy Manigat avant d’ajouter qu’il s’agit d’une urgence à la fois académique, pédagogique, infrastructurelle pour adresser la précarité des conditions de ceux qui travaillent dans les écoles.

Des centaines de milliers d’enfants sont directement affectés par les différentes crises qui touchent le pays, fait savoir le ministre, qui cite un rapport de la police communautaire. Seulement pour la zone métropolitaine, presque 200 établissements scolaires de Martissant, La Saline ou encore de Cité Soleil sont affectés.

« L’école ne fonctionne pas. Là où elle fonctionne, elle fonctionne mal. Il n’y a pas d’apprentissage réel même s’il y aurait eu un semblant d’enseignement », indique le ministre Manigat, qui croit que perdre trois années scolaires c’est risquer de perdre toute une génération.

En ce sens, le ministre dit avoir mis sur pied une commission pour discuter avec les responsables de ces écoles, des associations de parents d’élèves entre autres. Cette initiative a permis d’annoncer la reprise des activités au lycée de la Saline en janvier prochain, selon le titulaire du MENFP. Mais Nesmy Manigat pense que le travail ne relève pas seulement de la responsabilité du MENFP. « Nous ne pouvons pas réaliser seul ce travail. C’est le travail de l’ensemble du gouvernement, l’apaisement exige des moyens économiques »,indique Nesmy Manigat, qui croit que seule l’éducation peut éradiquer l’insécurité dans le pays.

Le mois de janvier représente, à en croire le ministre, le mois de plusieurs chantiers. Il mentionne entre autres la reconstruction d’écoles dans le grand sud respectant les normes de construction en vigueur. Par ailleurs, le ministre ajoute que l’intégration d’étudiants qualifiés issus des écoles de formation des maitres dans le système éducatif représente l’un des dossiers prioritaires pour lui. Rajeunissement et féminisation des cadres du ministère sont également des priorités pour Nesmy Manigat. Une autre grande priorité pour le ministre, selon ce qu’il indique, c’est la relocalisation du ministère dans au moins trois mois afin d’optimiser les dépenses de fonctionnement du MENFP.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/233325/environ-200-etablissements-scolaires-affectes-par-la-violence-a-port-au-prince

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​