Guadeloupe. Politique : « S’il ne comprend pas les enjeux du territoire de la CARL Cédric Cornet doit partir. »

Le Budget supplémentaire de la Communauté d’agglomération La Riviera du Levant (CARL) n’a pas été voté jeudi 2 décembre. 22 conseillers sur 41 se sont opposés à un budget qu’ils estiment « insincère ».
Sophie Sylvanise-Péroumal, conseillère communautaire UME-CARL (la formation de Christian Baptiste au sein du conseil), s’exprime.

Que se passe-t-il à la CARL ?

Le président de la CARL a été mis en minorité par une majorité d’élus lors de plusieurs votes, dont celui du budget supplémentaire.

Vous portez des accusations graves dans une déclaration solennelle* !

Ce ne sont pas des accusations en l’air mais ce sont des faits qui peuvent être vérifiés notamment sur les procès-verbaux, et mieux encore lors des enregistrements des conseils communautaires. Nous sommes factuels et nous subissons un autoritarisme, des dysfonctionnements depuis plus d’un an et demi. Tous les conseils communautaires ne permettent pas de savoir le nombre de présents exact, le nombre de procurations, les documents sont envoyés la veille, parfois incomplets, parfois erronés. Nous n’avons pas accès aux documents que nous demandons par courrier cependant. C’est une gestion opaque. Les micros des conseillers communautaires sont bloqués pendant les conseils communautaires et parfois ils ne peuvent pas prendre la parole avant un vote. On en veut pour preuve durant le conseil d’hier soir d’ailleurs. Depuis le 19 octobre 2021, nous avons demandé un droit d’expression sur les supports de communication de la CARL pour notre groupe. Nous n’avons jamais eu de réponse malgré nos relances. C’est un droit, c’est légal, c’est antidémocratique de s’y opposer.

« Le Budget supplémentaire laisse transparaître des insincérités. »

Pourquoi ne pas déposer plainte s’il y a des malversations ?

Nous n’avons jamais utilisé le mot « malversation ». Il ne faut pas dire ce qui n’est pas écrit dans cette déclaration solennelle. Mais, le budget supplémentaire laisse transparaître des insincérités. Notamment sur la question des 700 000 € attribués à une ligne budgétaire d’agents non titulaires. L’OTI qui a fonctionné pendant un an sans aucune provision… Des voitures achetées par la CARL que l’on retrouve conduites par des agents du Gosier. Où sont les conventions ? Des augmentations concernant le ramassage des ordures ménagères alors que celui-ci a diminué en 2020 en tonnage.

Comment la CARL pourrait-elle revenir sur l’augmentation de la taxe foncière puisque les voies de recours légales sont caduques ?

Déjà en réduisant les dépenses, en faisant un projet de territoire équilibré pour les années à venir, ce permettra d’avoir une politique fiscale juste, équitable et soutenable contrairement à son budget supplémentaire qui est marqué par l’explosion des dépenses. On peut éventuellement envisager un dégrèvement, une baisse conséquente en 2022 pour réajuster les taux afin ne pas pénaliser davantage les ménages qui souffrent déjà cruellement de la crise actuelle.

Peut-on débarquer le président Cornet ?

En démocratie nous ne pouvons pas débarquer les élus. Et nous tenons à respecter absolument la démocratie. D’une part, il a été élu par les habitants du Gosier pour être maire. D’autre part, il a eu un moment donné la majorité des conseillers communautaires. Donc il est président tant qu’il ne quittera pas sa fonction et tant qu’une situation ne l’y obligera pas.

« Le président de la CARL a montré pendant plus d’un an et demi son incompétence et son inconséquence. »

Souhaitez-vous en venir à cette extrémité ?

Ce qui intéresse les 22 conseillers communautaires de la CARL c’est de pouvoir faire marcher cet outil d’aménagement du territoire qu’est une communauté d’agglomération. Surtout en ces temps de crise, les élus doivent être stratèges, proposer, accompagner les acteurs économiques notamment. Il s’agit de trouver un projet de territoire équilibré, durable et que tous ensemble nous construisions ce territoire qui ne demande qu’à être développé. Aujourd’hui, les enjeux majeurs ne sont pas pris en compte dans une politique d’investissement déséquilibré. Rien sur une meilleure gestion des déchets, à part une usine à l’horizon 2026. Rien sur le changement global, rien sur l’érosion du littoral, rien sur la différenciation touristique , rien sur le numérique, et rien sur l’accessibilité… Et rien sur le dynamisme économique.

S’il ne comprend pas les enjeux du territoire de la CARL pour 2022, 2023, 2024, Cédric Cornet doit partir. Peut-être que la tâche qu’il s’est donné avec tous ses mandats est trop lourde. Il serait peut-être sage qu’il se recentre sur sa mairie. La balle est dans son camp.

Enfin, le président de la CARL a montré pendant plus d’un an et demi son incompétence et son inconséquence. Il a eu comme premier objectif de faire un projet pluriannuel d’investissement démesuré sans jamais travailler sur le projet de territoire que nous lui demandons depuis 2020. Aujourd’hui en conseil communautaire il a présenté les bases du projet élaboré en 2016. Ce qui montre qu’il ne sait pas comment fonctionne un EPCI.

« Il se sert de la CARL pour la ville
de Gosier et les vice-présidents
se taisent et sont complices. »

Il fait une augmentation démesurée sans mettre en place, les outils fiscaux et les états préalables à l’établissement d’un budget.
Il modifie tous les deux mois sont PPI pour rajouter des projets pharaoniques comme le stade Rudy Gobert, le projet de la cocoteraie, les terrains de tennis internationaux, un projet de centre administratif hyper coûteux, tout cela uniquement pour sa commune. Il se sert de la CARL pour la ville de Gosier et les vice-président se taisent et sont complices. Il confond les deux collectivités.

Le président devra dorénavant compter avec nous, la majorité d’élus que nous formons afin retrouver à la CARL un esprit communautaire pour co-construire ensemble un véritable projet de territoire dans l’intérêt des habitants des 4 communes membres et mettre fin à la dérive autoritaire et narcissique de ce président, à ces pratiques opaques.

Nous serons force de proposition et nous lui disons qu’on ne joue pas avec les deniers publics.

Propos recueillis par André-Jean VIDAL

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