Martinique : les négociations sont au point mort

Ce mercredi, des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les grévistes qui bloquent l’accès au port de Fort-de-France.

Syndicalistes, élus et représentants de l’Etat semblaient avoir convenu d’un accord de méthode, le 27 novembre, pour les ateliers thématiques à mener dans le cadre des négociations du mouvement de grève générale lancé le lundi 22 novembre contre l’obligation vaccinale. Jusqu’à ce jour, aucune réunion n’a pu être effectivement menée.

La première réunion de travail, lundi 29 novembre, avaient été boudée par les représentants syndicaux au prétexte que la préfecture n’avait pas tenu ses engagements, que ce soit pour le format des participants, la mise en place d’un calendrier de rencontres ou concernant la réunion préparatoire préalable réclamée par les syndicats avant l’ouverture des travaux.

La préfecture, pour sa part, reprochait aux grévistes, suite à la signature de cet accord, de ne pas avoir levé tous les barrages dès le 28 novembre. Les négociations prévues avaient alors été renvoyées au mercredi 1er décembre, soit aujourd’hui.

Mouvement renforcé le 30 novembre 

Mardi 30 novembre, une rencontre a réuni le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, en visite pour aider à une sortie de crise, les représentants des syndicats, le président de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy et le préfet Stanislas Cazelles était organisée en préfecture.

L’intersyndicale appelait, dans le même temps, à un renforcement de la mobilisation générale et des barrages routiers. En amplifiant ainsi le mouvement, l’intersyndicale espérait faire pression sur la tenue des discussions.

Les syndicats satisfaits de la rencontre avec le ministre 

En sortie de réunion, une nouvelle fois, les violons semblaient bien accordés entre les différentes parties. Bertrand Cambusy, secrétaire général de la CSTM, initiateur de la grève du 22 novembre, déclarait « sa pleine satisfaction de l’entretien avec le ministre des Outre-mer », qui avait annoncé « l’adaptabilité de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant en Martinique ».

Pour les syndicalistes, cette nouvelle déclaration d’un représentant direct du gouvernement permettait de nouveau « l’ouverture de la discussion ». Ce nouvel acquis laissait présager clairement que le calendrier de réunions entre les syndicats, le président de l’exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) et le préfet Stanislas Cazelles autour des ateliers thématiques pouvaient effectivement reprendre mercredi 1er décembre.

Les syndicats n’ont pas apprécié la levée des barrages 

Pour l’heure, aucune discussion n’a pu avoir lieu. Que s’est-il donc passé ? Mardi 30 novembre, lors de son direct depuis la Préfecture, Sébastien Lecornu insistait, entre autres choses, sur « la nécessité de lever les barrages », « de mettre fin aux exactions » et, de fait, « de rendre leur liberté aux Martiniquais ». Dans cette optique, le ministre annonçait la levée des barrages pour les prochaines heures et l’envoi rapide de renforts pour soutenir les forces de l’ordre locales dans leur tâche au quotidien.

Sébastien Lecornu avait ainsi insisté : « La libération des axes est un enjeu majeur ». Ainsi, dès mardi soir, les brigades locales investissaient plusieurs barrages de la capitale et débloquaient plusieurs accès.

Mercredi matin, présentes sur place dès 7 h 30 pour débloquer l’entrée du port de Fort-de-France, les forces de l’ordre ont trouvé une horde de grévistes face à eux.

La tension est ainsi vite montée et quelques tirs de lacrymogènes lancés. Après ce qu’ils ont considéré comme une agression, les grévistes ont tout fait pour maintenir le barrage, exigeant le renvoi des policiers.

Rodolf Etienne

Le flou sur une entente formelle 

Les affrontements entre les forces de l’ordre et les grévistes, ce mercredi, n’a pas manqué, encore, de perturber le calendrier des négociations. En dépit de quelques barrages effectivement levés, le port de Fort-de-France, lui, est toujours bloqué et les négociations sont au point mort jusqu’à nouvel ordre.

Autre rendez-vous prévu du calendrier de la grève générale, une discussion lors de l’assemblée plénière de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) du vendredi 3 décembre portant sur l’accord de méthode des ateliers thématiques signé en préfecture le 27 novembre.

D’ici là, le flou plane de nouveau sur une entente formelle entre les parties. 

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