Jean-Philippe Courtois, président du Conseil départemental, s’est exprimé sur la crise en Guadeloupe. Retenu à Paris par le Congrès des Maires de France, il a suivi, avec acuité, l’évolution de la situation de ces derniers jours.
Vendredi 17 novembre, il a dit son sentiment sur RCI Guadeloupe. Il a dit qu’il fallait « mettre fin à cette escalade qui détruit notre pays. Les images que nous voyons et que tout le monde voit de la Guadeloupe en ce moment ne font pas honneur à notre territoire. »
« Avec ces routes barrées, on porte atteinte, déplorait-il, à la santé des Guadeloupéens. Des patients n’ont pu se rendre au CHU pour faire leur dialyse. Nous sommes en train de nous tirer une balle dans le pied alors que nous pouvons, depuis plusieurs jours, depuis le tout début de cette crise et des barrages, nous retrouver pour dialoguer. »
Il poursuivait : « La loi du 5 août a été votée par le Parlement. Nous, élus locaux, nous sommes limités par rapport à ce cadre. Nous transmettons les doléances, nous l’avons fait dans plusieurs courriers communs avec le président de Région, nous le redisons : nous sommes favorables à une domiciliation de plus de responsabilités sur le territoire. De manière à ce que les élus puissent avoir leur mot à dire et que nous puissions proposer des orientations stratégique au travers de ce protocole et des orientations proposées par l’ARS. »
Selon lui, « dans le contexte actuel, il faut que nous puissions calmer les choses. »
Sur les barrages de ces jours derniers : « Il y a un cadre légal qui permet de revendiquer, de porter la voix quand on n’est pas d’accord. mais, ce qu’il se passe actuellement, sur les ronds-points, ce n’est plus de la revendication, ce n’est plus du syndicalisme. »
« On est en train d’abîmer la Guadeloupe, d’oublier que ce sont des commerces de Guadeloupéens qui, hier soir, sont partis en feu, que ce sont des emplois guadeloupéens qui sont en jeu, dénonçait-il. Comment peut-on accepter, après avoir subi une crise sanitaire aussi longue, avec ces confinements qu’aujourd’hui on rajoute une crise sociale alors que les Guadeloupéens sont déjà en très grande difficulté ? »
Et de conclure : « Il faudra, au long de cette mandature, faire évoluer le cadre de l’administration en Guadeloupe, domicilier plus de responsabilités, afin de permettre à nos élus de pouvoir influer ce type de directive et nous permettre, au travers de notre maîtrise du territoire, de notre connaissance de notre population, donner le la. »
Pour l’élu local, « nous sommes dans une pandémie mondiale. Le gouvernement a une stratégie globale pour tout le territoire, il faut en être conscient. Nous sommes face à un virus, et le mois d’août mortifère doit nous le rappeler, qui est présent sur le territoire et que c’est de cela dont on doit se préoccuper. Faire en sorte que ce virus arrête de circuler et de faire des morts au sein de nos familles. Qu’on prenne des mesures pour mettre l’ensemble de la population à l’abri de ce virus. Personne ne peut dire qu’il a la solution. Il ne faut mettre aucun moyen de côté pour se protéger. »