Guadeloupe. Deux recours déposés contre les élections à la CCIT

Les représentants des listes perdantes se sont retrouvés à Jarry.

Vendredi 19 novembre, à 18 heures, la Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de la Guadeloupe, aura une équipe en place et un président. Pas de grande surprise, puisque c’est la liste de Patrick Vial-Collet, président sortant, qui l’emporte avec 44 sièges sur 44. Le scrutin est contesté par deux recours devant le tribunal administratif de Basse-Terre.

Mercredi, les perdants du scrutin consulaire se sont retrouvés et ont accueilli les médias pour un déjeuner de presse à Jarry.

José Gaddarkhan et son équipe, Joël Forbin, Philibert Cardigan. Trois têtes de listes dont deux ont déposé des recours auprès du tribunal administratif de Basse-Terre à la suite de ce scrutin.

Que veulent-ils ? « Justice », disent-il, amers et visiblement très remontés. Ils ne supportent pas que la liste qui l’emporte le fasse avec l’intégralité des sièges. Et mettent en avant plusieurs arguments à l’appui de leurs requêtes en annulation de ces élections consulaires.

« Il y a quelqu’un qui avait un passe
pour les boites aux lettres»

Tout d’abord, ils affirment que « quelqu’un à l’intérieur de la chambre disposait de la liste personnelle des inscrits, avec toutes les données, y compris le numéro de téléphone et le mail. »

Ensuite, « que les identifiants pour voter devaient être envoyés par mail aux personnes qui avaient rempli le document d’inscription mais que, comme beaucoup de chefs d’entreprises n’ont pas répondu, les identifiants pour voter leur ont été envoyés par courrier. Il y a quelqu’un qui avait un passe pour les boites aux lettres, il en a fait des copies qui ont permis d’aller dans les boites aux lettres de entreprises pour récupérer les courriers avec les identifiants et voter avec. »

« Certains ont voté sans avoir rien reçu, certains alors que l’entreprise en question n’existe plus ou que le gérant
de l’entreprise est mort… »

Encore « que 4 000 chefs entreprises sur 38 000 entreprises existantes sur l’archipel ont répondu pour recevoir leurs identifiants et voter. Or, beaucoup de chefs d’entreprises ont reçu ces identifiants par mail ou pas du tout. Certains ont voté sans avoir rien reçu, certains alors que l’entreprise en question n’existe plus ou que le gérant de l’entreprise est mort… »

Plus tard : « Avant qu’on instaure le vote électronique en Guadeloupe, il y avait 9 700 votants en mode traditionnel à ces élections consulaires. Là, il y a eu 15 000 votants, 38% de votants. Alors que dans ce type de scrutin, il n’y a pas plus de 10% de votants en France. En Martinique aussi, il y a eu 40% de votants pour un résultat identique. 38% de votants alors que des gens qui sont venus nous voir n’ont pas reçu leur matériel de vote et les identifiants. Nous avons déjà une centaine de personnes qui nous ont fait une attestation à joindre à nos requêtes parce qu’elles ont demandé en préfecture leur matériel de vote et leurs identifiants et qu’on leur a répondu qu’elles avaient déjà voté. Nous allons lancer un appel pour que les chefs d’entreprises qui sont dans le même cas nous contactent. »

« Si nous avions pu nous battre
à armes égales, nous n’aurions
pas dénoncé ce scrutin. »

Joël Forbin : « On savait avant le scrutin que nous n’avions aucune chance, que le scrutin serait faussé. »

Pourquoi alors être allé à un combat perdu d’avance ? Pourquoi ne pas avoir dénoncé les fraudes si fraudes il y a eu.

Réponse : « 44 courageux sont allés au combat ! Il ne fallait pas laisser cette équipe en place. »

Réponse de José Gaddarkhan : « Si nous avions pu nous battre à armes égales, nous n’aurions pas dénoncé ce scrutin. Mais, dès le départ il y a eu de manœuvres frauduleuses. La preuve ? La liste qui a gagné l’élection remporte tous les sièges. 44 sur 44. D’où nos recours. Là, nos avocats ont déposé le recours auprès du tribunal administratif, mais nous n’écartons pas la plainte au pénal contre X puisqu’il y a eu des sommes d’argent remises. Et d’autres choses que nous dirons plus tard. »

Ne va-t-on pas rejeter leurs recours puisque les résultats donnent une grande majorité à la liste gagnante ?

« Si la fraude est avérée, même si elle porte sur quelques dizaines de suffrages
dans chaque collège, elle peut faire basculer l’élection. »

« Ne croyez pas ça, argumente Ruddy Maréchaux, de la liste Gaddarkhan, les écarts sont minimes dans certains collèges, parfois de 20 ou 30 suffrages. Si la fraude est avérée, même si elle porte sur quelques dizaines de suffrages dans chaque collège, elle peut faire basculer l’élection. »

« Cette élection a été volée aux entreprises guadeloupéens ! », conclut-on.

On en saura plus dans trois mois, le temps pour le tribunal administratif de se prononcer. « La loi prévoit un mois de plus s’il y a une enquête, nous allons profiter de ce mois supplémentaire en fournissant matière à enquête », précise José Gaddarkhan.

André-Jean VIDAL

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