Guadeloupe. De nouveaux blocages routiers et l’appel d’élus à un apaisement

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Troisième journée de mobilisation en Guadeloupe à l’appel des syndicats. Tôt le matin, certains axes étaient bloqués par des palettes, des pneus, des encombrants divers, des barrières de sécurité. Parfois enflammés.

A Mare-Gaillard Le Gosier, à La Boucan Sainte-Rose, à Sainte-Marie de Capesterre Belle-Eau, sur les portions de routes stratégiques et resserrées.

Le moyen de couper la Grande-Terre de Pointe-à-Pitre et sa région, l’axe entre Sainte-Rose et le nord de la Basse-Terre de Baie-Mahault et Jarry, l’axe vital entre Pointe-à-Pitre et Basse-Terre.

Au rond-point de La Boucan Sainte-Rose, les gendarmes sont intervenus pour débloquer le pont. A Sainte-Marie de Capesterre Belle-Eau, le blocage se poursuivait, tout comme à Perrin Les Abymes et Mare-Gaillard Le Gosier.

L’appel au dialogue

Les leaders politiques vont porter la parole de la raison en France. Ainsi, Jocelyn Sapotille, président de l’Association des maires , était l’invité de la matinale de France Inter, tandis qu’Ary Chalus, président de Région, était sur France Info où il a, comme il l’avait dit lundi en plénière, proposé une médiation locale, davantage de concertation et écoute pour apaiser le climat social.

Ary Chalus n’a pas caché sa profonde inquiétude de la situation explosive que connait la Guadeloupe. « Ce blocage n’est pas seulement dû à l’obligation vaccinale mais aussi à tous les problèmes que nous rencontrons depuis tantôt. Avec cette situation sanitaire, la Guadeloupe a beaucoup perdu, que ce soit en matière de taxe sur les carburants, sur les transports, sur les collectivités, et notamment pour la Région, c’est une perte de 30 millions d’euros. »

Il regrette que la situation ne soit pas réellement prise en compte par le Gouvernement Castex. « Beaucoup sont aidés au niveau de l’Hexagone et la Guadeloupe, la Martinique, ne sont pas prises en compte. Ce qui est important, aujourd’hui, c’est que l’Etat puisse entendre les doléances des Guadeloupéens de manière à ce qu’on puisse travailler ensemble, simplifier le procédures. »

Jocelyn Sapotille, pour sa part, a dit peu ou prou la même chose, soulignant toutefois : « J’invite les différentes parties à se rencontrer. On est dans une République avec des droits, on remet en cause une loi qui a été votée par des élus, avec toute leur légitimité. Il n’y a qu’une loi qui peut défaire une loi. »

Quant à cette réticence à se faire vacciner qui semble être moteur des manifestations en Guadeloupe (et aussi en Martinique), il explique : « Il ne faut pas stigmatiser notre territoire. On retrouve cette réticence partout où il y a des retards de développement structurels, où l’on n’a plus de confiance en la parole publique, dans des territoires éloignés du centre, là où il y a des plaies historiques qui ne sont pas cicatrisées et c’est chez nous le cas. »

En Guadeloupe, Eric Jalton, maire des Abymes et président de Cap Exellence, a renouvelé son appel au calme et au dialogue, tout en manifestant son opposition au passe sanitaire obligatoire.

Guy Losbar, président du GUSR, a de même demandé que la situation s’apaise et que le ton soit donné au dialogue, à une prise de parole locale pour régler ce problème de vaccination obligatoire des soignants.

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