Plénière de la Région lundi 15 novembre. Présidée par Ary Chalus en pleine forme. Au menu de cette demi-journée, le Schéma d’Aménagement Régional (SAR), essentiellement. Plus quelques dossiers, dont celui de la formation des agents régionaux, la demande au Parlement d’une habilitation législative (Troisième alinéa de l’article 73 de la Constitution) renforcée pour l’énergie au sens large du terme : demande d’énergie, développement des énergies renouvelables, planification énergétique, y compris pour la recharge des véhicules électriques. Et enfin, la désignation d’élus aux conseils d’administration ou de surveillance d’établissement divers dont Corsair*.
Avant d’entamer les débats, le résident Chalus a demandé une minute de silence pour Lucien Pérutin, ancien conseiller régional UPLG (Union pour la libération de la Guadeloupe), décédé la semaine passée.
Le président de Région, Ary Chalus, ne veut pas chanter Cocorico.
« Aujourd’hui, sur le front sanitaire, nous ne bénéficions que d’un sursis », a-t-il annoncé.
Il poursuivait : « Nous devons nous montrer responsables. Alors même que les tentations démagogiques sont nombreuses, nous ne pouvons abandonner les Guadeloupéens aux chants des sirènes. »
Il incitait à profiter de cette accalmie pour « retourner travailler, circuler, vivre pleinement. Nous connaissons le chemin et savons que nous devons y aller tous ensemble. »
Même s’il y a « augmentation du coût des carburants, hausse de tarifs du gaz, flambée des prix de l’acier… » Toutes choses qui impactent, jusque chez nous, la vie de tous les jours.
« Les Guadeloupéens comptent sur la Région et nous répondrons à l’appel. La gravité de la situation ne nous autorise pas à participer aux effets de manche. Notre devoir est d’assumer la responsabilité que nous ont confiés les Guadeloupéens et d émettre en œuvre des solutions viables. »
Ary Chalus médiateur
dans l’application de la loi du 5 août
Le président Ary Chalus, homme de dialogue, a interpellé le président de la République sur un constat, celui des ruptures dans la chaîne des soins pour les maladies chroniques que sont le cancer, les maladies cardio-vasculaires, etc. On a soigné les malades de la Covid pendant 18 mois, et on a renvoyé les autres malades à des rendez-vous ultérieurs…
C’est pour cela, et le président de Région l’a annoncé très précisément, qu’il va prendre une initiative. Ecoutons-le : « J’envisage de prendre l’initiative d’une médiation susceptible d’identifier les secteurs, les situations et les conditions qui permettront, avec l’application des gestes barrières, le port du masque et, le cas échéant, des différents tests, d’organiser une application graduée de la loi qui prévoit les suspensions en cas de manquement à l’obligation vaccinale des personnels soignants. «
Hé là ! Mais, la santé c’est de la compétence de l’Etat.
« Face à la réalité de vie de nos concitoyens, répliquait Ary Chalus, nous nous devons d’investir ce sujet avec responsabilité. »
Il rappelait que des initiatives régionales existent en matière de santé : le vaccinodrome, le vaccibus, des distributions de masques et matériels pour les soignants et la mise en place rapidement d’un partenariat avec les professionnels libéraux sur la télémédecine.
La suite de son discours ? L’environnement, avec les Assises Outre-mer de la Biodiversité en duplex à partir de la Guadeloupe, un séminaire sur la prévention des inondations et la gestion intégrée du territoire pour les élus et administratifs de la Région, et puis le Schéma d’Aménagement Régional. Le SAR.
Le SAR, le document a 10 ans. Ce gros volume qui comprend toutes les données possibles et imaginables sur la Guadeloupe et propose des solutions, des lignes de conduite pour les dix ans à venir, est important. A condition de la consulter et de s’en imprégner.
« Le SAR n’est pas qu’un document réglementaire. C’est un document stratégique pour aménager le territoire », rappelait Ary Chalus.
En attestent les constatations faites : ce document on ne doit pas le regarder souvent. Ce qui est évident a été fait depuis ces deux dernières années. mais, on l’aurait fait sans le SAR. Cependant, certaines recommandations du SAR de 2010 n’ont pas été suivies d’effets. En matière de protection de l’environnement notamment.
Ce qu’a expliqué Camille Pelage, vice-président de la Région, qui a une solide expertise en la matière puisqu’il a présidé l’Agence des 50 pas géométriques. La réduction du trait de côte il connaît.
Mais, il n’y a pas que ce trait, il y a aussi les sargasses, qui endommagent le littoral, comme l’a fait remarquer Sylvie Gustave dit Duflo, vice-président de la Région et présidente de l’Office Français de la Biodiversité (OFB).
« Y a-t-il plus de véhicules que de Guadeloupéens ? » questionnait le président Chalus, soulignant que les routes doivent âtre revues pour éviter les engorgements, qu’il faut construire des trottoirs pour les piétons — on lui dirait aussi des voies cyclables, pour nos nombreux cyclistes du dimanche qui sortent aussi en semaine — des aménagements pour les handicapés, toutes choses à mettre en avant dans un prochain SAR.
Parce qu’en final de compte, le SAR en cours est obsolète, la vie a changé. Il faut prendre en compte ces changements. Il faut, ainsi, face à une urbanisation galopants, préserver les terrains agricoles qui évitent les inondations.
« Il nous faut, soulignait Ary Chalus, un SAR efficace, qui préserve la biodiversité. C’est ce qu’attendent les Guadeloupéens. Et ce SAR il faut le faire avec eux. »
André-Jean VIDAL
En savoir plus
- Corsair. Jean-Marie Hubert, premier vice-président de la Région Guadeloupe, représentera celle-ci qui a contribué au capital de la nouvelle société au conseil de surveillance. Pour information, les élus régionaux qui siègent ainsi ne doivent pas percevoir plus de 2 000 euros chaque année en jetons de présence. C’est statutaire.