CUBA. Le régime cubain retire leurs accréditations aux journalistes d’une agence de presse espagnole

Le Centre de presse international, géré par l’État, n’a pas précisé si la mesure était définitive ou temporaire, a déclaré l’agence EFE elle-même dans un communiqué.

A la veille de la Marche civique pour le changement, convoquée pour le 15 novembre (15N), le régime cubain a retiré les lettres de créance aux journalistes de l’agence espagnole EFE à La Havane.

« Les responsables du Centre de presse international ont convoqué en urgence l’équipe de l’EFE à La Havane, actuellement accréditée ­ trois rédacteurs, un photographe et une caméra de télévision ­ pour les informer du retrait de leurs pouvoirs sans préciser si la mesure est temporaire ou définitive », a détaillé l’agence elle-même dans un communiqué.

Sans préciser les motifs de la décision, les autorités du régime ont prévenu les membres de l’équipe EFE qu’ils ne pourraient pas mener à bien leur travail journalistique à partir de ce moment.

« Le régime cubain est déchaîné, il se sent trop jugé ces derniers temps et il se défend comme s’il était en guerre »

Abraham Jiménez Enoa

L’agence a reconnu que cette « résolution » intervient à « un moment délicat à Cuba », juste à la veille d’une marche civique sans précédent convoquée par la société civile et l’opposition et interdite par le régime.

C’est la première fois que Cuba retire les pouvoirs de l’agence EFE et rien n’indique que cette mesure ait été appliquée à une autre occasion à une agence de presse internationale ayant des bureaux sur l’île.

« Le régime cubain est déchaîné. Il se sent trop jugé ces derniers temps et il se défend comme s’il était en guerre », a écrit à ce propos le journaliste cubain Abraham Jiménez Enoa. « Il n’y a aucun doute : ils veulent que personne ne dise ce qui se passe », a-t-il déclaré.

De son côté, Atahualpa Amerise, journaliste et coordinateur d’EFE à La Havane, a souligné que dans son cas particulier, le régime de l’île lui avait déjà refusé sa qualification de reporter, en août dernier. « Le Centre de presse international (CPI) du ministère des Affaires étrangères m’a informé que je n’avais plus l’autorisation d’exercer des activités journalistiques à Cuba, même si je pouvais continuer à diriger le bureau et à éditer les notes de mes collègues », a-t-il expliqué sur Twitter.

Pour Amerise, la décision était due à la couverture par EFE des manifestations historiques du 11 juillet (11J). « Les autorités cubaines ont fait valoir qu’EFE avait mis sa ligne éditoriale au service de la « contre-révolution », a-t-il expliqué.

Amerise précise également que les autorités cubaines ont demandé aux deux rédacteurs, aux deux photographes et au caméraman de l’EFE, « d’urgence », de restituer leurs lettres de créance en vertu de « l’article 1 des dispositions finales du règlement des agences de presse étrangères. »

« Je leur ai demandé s’il s’agissait d’une mesure temporaire ou permanente et ils m’ont répondu qu’ils ne pouvaient toujours pas me répondre. Je leur ai aussi demandé les raisons (si c’est pour un ou plusieurs articles en particulier, ou pour notre couverture avant le 15N) mais ils ne l’ont pas clarifié non plus », a-t-il déclaré.

Samedi 13 novembre, EFE a publié une interview du dramaturge Yunior García Aguilera, l’un des visages les plus visibles du groupe Archipelago, et une note sur l’arrestation du dissident Guillermo « Coco » Fariñas.

« Nous ne savons pas si cela a influencé la décision du gouvernement cubain », a également souligné Amerise.

Source : Cubanet

Lien : https://www.cubanet.org/cobertura-especial/regimen-cubano-retira-las-credenciales-a-los-periodistas-de-efe-dos-dias-antes-del-15n/

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