Opinion. « Ansanm » contre le Covid

En Martinique, des professionnels de santé cosignent une lettre ouverte dans laquelle ils réclament de pouvoir exercer leur métier « en toute sécurité », « à l’écart des tensions qui opposent les syndicats à l’État ».

 « Primum non nocere », d’abord ne pas nuire. Nous soignants apprenons cette maxime dès le début de notre formation. Elle nous anime tous les jours.

Nous, professionnels de la santé, libéraux et hospitaliers, n’avons qu’une seule mission : soigner les malades. Nous devons le faire à l’écart des tensions qui opposent les syndicats à l’État. Nous devons le faire sans avoir à subir d’autres pressions que celles, déjà difficiles, de la crise sanitaire. L’esprit de violence n’a pas sa place à l’hôpital. Le conflit en cours doit se régler ailleurs, à l’écart des lieux de soin.

Nous n’avons jamais choisi d’être en guerre contre les soignants qui n’ont pas franchi le pas de la vaccination. Nous n’avons jamais choisi d’être en conflit avec nos frères et sœurs de soin. Nous regrettons qu’ils ne l’aient pas fait, c’est tout. Nous voulons exercer notre métier en toute sécurité.

« Continuer à soigner la population. »

Après le tsunami Covid, qui nous avait fait mettre un genou à terre, nous voulons, toujours et encore, continuer à soigner la population, assurer les interventions chirurgicales, rattraper d’urgence le suivi de nos patients porteurs de maladies chroniques qui nous font confiance depuis tant d’années… Depuis toujours, nous travaillons en équipe pour le bien de tous, et nous voulons continuer à le faire sereinement. Nous avons choisi de nous faire vacciner pour nous protéger, mais aussi pour protéger nos patients et ne pas fragiliser nos services, dans le respect des recommandations scientifiques. Et cela pour augmenter les chances de celles et ceux qui ont trop souffert de l’engorgement récent de nos établissements.

« Plus de 90 % de médecins ont choisi la vaccination. »

Nous savons que le vaccin est l’arme décisive. C’est donc en conscience que nous avons choisi de l’utiliser pour combattre le virus, pour sortir de ce cercle infernal. Bien d’autres pays que le nôtre ont fait confiance à la science et au vaccin pour vaincre la pandémie. Ces pays retrouvent peu à peu leur liberté d’avant. Leurs populations se remettent enfin à vivre normalement.

Nous sommes plus de 2 000 professionnels de santé martiniquais, dont 90 % des médecins, qui ont fait le choix responsable de la vaccination. Le seul choix qui s’impose si nous voulons collectivement sortir de cette terrible crise, protéger nos malades, relancer nos projets de développement de la santé, mettre nos équipements à niveau et reprendre une vie normale.

« L’hôpital, un sanctuaire pour nos malades. »

Nous sommes aujourd’hui meurtris par le climat de violence qui règne à l’hôpital, et qui nous empêche de bien soigner. Nous sommes pourtant déterminés à poursuivre notre mission en appelant chacun à la responsabilité. En appelant chacun à veiller à ce que l’hôpital reste, quoiqu’il arrive, un lieu de soin apaisé, un sanctuaire pour nos malades.

Nous avons à relever les défis de l’avenir pour améliorer notre système de santé, accéder à l’innovation pour le bien de la population martiniquaise. Tout se joue ici et maintenant !

Les signataires :

  • Pr François Roques, président de la CME du CHU de Martinique
  • Dr Anne Criquet-Hayot, présidente de l’Union Régionale des Médecins libéraux de Martinique
  • Dr Yves Hatchuel, président du Syndicat Martiniquais des Hospitaliers
  • Dr José-Luis Barnay, président de la section hospitalière du Syndicat des Médecins de la Martinique
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