La centrale énergétique supportant les activités des deux hôpitaux St Damien et St Luc n’a en réserve que 6 000 gallons de Diesel.
« Une situation de pénurie en carburant découlant des conditions de sécurité délétère risque de paralysie les hôpitaux de l’organisation Nos Petits Frères et Sœurs (NPFS) et la Fondation St Luc (FSL) », informent les responsables dans une note rendue publique ce 23 Octobre 2021.
« De ce fait, si aucune livraison de Diesel n’est garantie au plus vite (16 000 gallons sont attendus), poursuit la note, les services de pédiatrie, pour plus de 300 enfants, de maternité pour plus de 45 femmes, de soins urgents et d’hospitalisation pour plus de 70 adultes y compris, des soins de traumatologie seront interrompus faute de carburant le mardi 26 Octobre 2021. »
Les deux derniers hôpitaux
équipés contre la Covid
Plus loin, la directrice exécutive de l’hôpital St Damien et le président directeur général de la Fondation St Luc rappellent que ces hôpitaux sont deux des rares centres hospitaliers prodiguant encore des soins accessibles à tous contre la quatrième vague de Covid-19 en cours.
L’organisation Nos Petits Frères et Sœurs lancent un cri de détresse, et appellent les autorités étatiques, le secteur privé des affaires et les particuliers à faciliter rapidement un couloir de livraison de carburant.
Dans un registre plus institutionnel « l’association des hôpitaux privés d’Haiti, association regroupant la quasi-totalité des hôpitaux non etatiques, privés et caritatifs, de l’aire métropolitaine, se voit dans l’obligation de lancer un cri d’alarme au gouvernement en général et à son autorité de tutelle, le Ministère de la Sante Publique et de la Population (MSPP) plus particulièrement, sur la situation dramatique de ses membres.
Sa quarantaine de membres se trouve en effet dans une situation telle qu’ils se verront obliger de commencer à fermer leurs services à la population dès ce lundi 25 octobre si un couloir humanitaire d’urgence n’est pas établi pour leur permettre de s’approvisionner en essence. »
Il n’y avait déjà presque plus d’oxygène…
« En plus de l’insécurité qui empêche leurs employés de se rendre sereinement à leur poste et de cette pénurie d’oxygène qui paralyse leurs services alors qu’il est question d’une nouvelle vague au coronavirus, ces hôpitaux voient arriver dès lundi une paralysie totale de leurs services à la population par manque de carburant », déplore l’association des hôpitaux privés d’Haïti.
« Ces hôpitaux, responsables de fournir plus de 70% des soins d’urgence et hospitaliers à la population en temps normal, ne comprennent pas l’apathie des autorités établies face à ces situations. Avec cette penurie de carburant, c’est la poursuite de services vitaux de 40 centres hospitaliers à des pans entiers de la population qui est hypothéquée, et une fois de plus ce seront les plus démunis qui risquent d’en payer chèrement les conséquences de leur vie. La fermeture pure et simple des membres de l’AHPH entraînera en effet une catastrophe humanitaire inimaginable pour l’ensemble de la population haitienne, toute classe sociale confondue », s’époumonne le conseil d’administration de ladite association.
In fine, l’association des hôpitaux privés d’Haïti sollicite donc en toute urgence le gouvernement et le MSPP ainsi que leurs partenaires internationaux de se réveiller et de remplir leur mission de venir en aide aux structures de soin, privées comme publiques, pour leur faciliter un couloir humanitaire leur permettant l’achat de ce carburant indispensable.
Au delà des communiqués, ce weekend, d’autres hôpitaux toutes catégories confondues de la capitale ont refusé admission et écourté la durée de certaines hospitalisations par crainte d’un arrêt forcé cette semaine si rien n’est fait pour garantir un approvisionnement en carburant.
Source : Le Nouvelliste