Laëtitia Baringthon : «Toutes les diversités ont leur place dans la science»

Lauréate du Prix Jeunes talents France L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science, Laëtitia Baringthon est chercheuse en spintronique. Son objectif : augmenter les capacités de calcul des ordinateurs de demain.

Née de mère Guadeloupéenne et de père Martiniquais, Laëtitia Baringthon sait depuis très jeune que son avenir serait intimement lié aux sciences. Basée en Ile-de-France, elle collabore avec trois laboratoires : le CNRS/Thales (université Paris-Saclay), le Centre de nanosciences et de nanotechnologies et le Synchrotron Soleil. « Sur chaque site, je dois effectuer des manipulations spécifiques pour mes travaux de recherche. » Son domaine, c’est la spintronique, qui vise à exploiter une propriété quantique de l’électron : le spin.

Plus de performance et moins d’énergie électrique

« Les technologies d’aujourd’hui utilisent la charge de l’électron, explique Laëtitia Baringthon. Quand on se projette sur nos besoins électriques en 2030, on voit que la technologie de l’information et de la communication représentera 21 % de besoins électriques : c’est énorme ! La spintronique, c’est une alternative pour essayer de diminuer la consommation en énergie électrique tout en continuant à développer la capacité des ordinateurs. »

C’est là, tout l’enjeu des recherches de la post-doctorante : fabriquer et tester des matériaux de quelques atomes d’épaisseur avec de nouvelles propriétés et qui seront peut-être dans nos ordinateurs de demain.

« Malgré les difficultés, j’ai rencontré des gens merveilleux ! »

« Je suis flattée de voir que mon travail est reconnu, que mon histoire un peu singulière peut aussi inspirer les générations d’après. C’est une très belle occasion de parler des femmes en sciences, des stéréotypes. Toutes les diversités ont leur place en science : il ne faut vraiment pas hésiter. Il y a eu quelques difficultés, mais j’ai rencontré des gens merveilleux ! »

Avec Lovely Euphrasie-Clotilde, Laëtitia Baringthon est l’autre Antillaise récompensée cette année par la Fondation L’Oréal-Unesco For Women In Science. Pour l’édition 2021, sur 740 candidatures, 35 doctorantes et post-doctorantes en Physique-chimie, Sciences de l’environnement et de la Terre, Mathématiques et informatique, Sciences biologiques-ingénierie, Sciences de la santé-médecine, ont été retenues par un jury composé de 28 chercheurs de l’Académie des sciences.

Depuis 1998, le programme L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science contribue à accélérer la carrière des femmes scientifiques pour qu’elles participent à « la résolution des grands défis de notre temps ».

Cécilia Larney

L’hommage de la Région Guadeloupe

Ary Chalus : « Je tiens à saluer le parcours des sept chercheuses des Outre-mer qui ont été récompensées du prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, cette semaine à Paris. Au nom de la collectivité régionale, je tiens à particulièrement féliciter pour la Guadeloupe, Laëtitia Baringthon et Lovely Euphrasie-Clotilde, en soulignant leurs parcours émérites et leurs travaux brillants. Primée dans la catégorie physique-chimie, Laëtitia ambitionne de parvenir à augmenter la vitesse de traitement des données et la densité d’intégration tout en diminuant la consommation d’énergie électrique des composants. Le prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO est une belle reconnaissance, et un gage d’encouragement vers une voie où le manque de mixité reste significatif. »

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