En préfecture de Basse-Terre, ce jeudi 30 septembre, Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre, a signé un contrat d’engagements réciproques avec les services de l’Etat. Une première étape nécessaire à la mise en place d’un plan de redressement de la ville dans le cadre du dispositif COROM. Le début de la renaissance pour une ville où tout reste à faire.
« Redresser Pointe-à-Pitre, c’est le challenge de ma vie : aujourd’hui, c’est un grand jour. » L’enthousiasme d’Harry Durimel, élu maire de Pointe-à-Pitre en juin 2020, était perceptible. La situation financière de la ville, jugée « catastrophique » par les services fiscaux, avec un « niveau de déficit par habitant qui atteint des sommets », a régulièrement alimenté les chroniques. Aujourd’hui, Pointe-à-Pitre peut enfin envisager une porte de sortie. « La ville est sous perfusion, nous sommes dans le gouffre, a rappelé Harry Durimel. On ne peut se relever qu’avec l’aide de l’Etat. »
Un accompagnement financier, technique et humain
La première étape vers ce renouveau a été franchie ce jeudi 30 septembre, avec la signature, en préfecture de Basse-Terre, d’un contrat d’engagements préalables au Contrat de redressement en Outre-mer (Corom).
Mis en place par l’Etat, le dispositif Corom (Contrat de redressement en Outre-mer) permet d’accompagner, pendant trois ans, les communes volontaires en grandes difficultés. En échange d’un appui technique, humain et financier, les communes s’engagent à suivre les préconisations pour revenir à une meilleure santé financière. Dans le cadre de la loi de finances pour 2021, le Parlement a voté une enveloppe de 30 millions d’euros sur 3 ans pour financer ces contrats.
Un préalable au Corom
En Guadeloupe, trois villes ont été retenues pour intégrer ce dispositif expérimental : Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Saint-François. Pointe-à- Pitre restant un cas très particulier, des mesures particulières ont dû être envisagées. Avant la signature du Contrat de Redressement qui interviendra en début d’année prochaine, un contrat préalable d’engagements réciproques entre la ville de Pointe-à-Pitre et les services de l’Etat a été signé, ce 30 septembre. « A ce stade, nos connaissances de la situation réelle de la ville de Pointe-à-Pitre ne sont pas suffisamment précises pour s’engager sur trois ans », a indiqué Alexandre Rochatte, préfet de Guadeloupe.
Pour remettre Pointe-à-Pitre sur les rails, il faudra d’abord démêler l’écheveau des mystérieux employés rémunérés par la ville. Il s’agira aussi de déterminer la situation réelle de la trésorerie, les recettes possibles, d’optimiser les actifs immobiliers…
« Nous avons besoin de cadres pour effectuer ces missions et surtout, il faudra mettre au travail les employés de la ville, prévient Harry Durimel. On ne peut pas être installé à la buvette du coin alors que le travail n’est pas fait ! »
L’heure du changement a-t-il sonné à Pointe-à-Pitre ?
Cécilia Larney
Des mesures exceptionnelles
- Grâce à l’accord préalable au Corom, signé ce jeudi 30 septembre, l’Agence Française de Développement mettra à la disposition de la ville de Pointe-à-Pitre une assistance technique. Dès ce lundi 4 octobre, une directrice financière prendra ses fonctions à la ville de Pointe-à-Pitre. « Nous avons besoin de ce renfort d’expertise financière, pour fournir des données fiables avant de définir une trajectoire de retour à l’équilibre », explique Harry Durimel.
- Autre mesure exceptionnelle, le recrutement de cadres pour permettre notamment l’identification et la valorisation des actifs de la commune, particulièrement le patrimoine immobilier.
- Par ailleurs, la ville de pointe-à-Pitre bénéficiera d’une subvention exceptionnelle de 840 000 euros pour régler sa dette Fournisseurs auprès des Petites et Moyennes Entreprises. Un complément de 294 000 euros sera versé avant le 31 décembre. Ces sommes correspondent à la subvention exceptionnelle prévue dans le cadre du dispositif Corom.