Handicap. Les grands travaux de Jean-Marie Pilli

Jean-Marie Pilli préside la commission extra-régionale des personnes handicapés du Conseil régional.
« Une volonté forte d’Ary Chalus, président de Région, d’impliquer tout ce pan de la société guadeloupéenne dans la vie des cités, du pays », dit-il. 
Jean-Marie Pilli est aussi en charge du handicap au sein du conseil d’administration du Comité du Tourisme des Iles de Guadeloupe (CTIG), aux côtés de Sonia Taillepierre, sa présidente.

Une société moderne se doit de faciliter la vie de ses handicapés.

C’est dire que les missions qui lui ont été confiées sont importantes pour cet homme qui a l’ambition d’ouvrir des portes pour les personnes handicapées de l’archipel, mais aussi d’impulser une dynamique supplémentaire pour un secteur touristique en recherche de nouveaux débouchés. 

« Les personnes handicapées, c’est environ 13% de la population. »

Quelle est la place des handicapés en Guadeloupe ?

Le président Ary Chalus a une volonté : faire émerger cette partie de la population, porteuse de handicaps divers, qui représente en Guadeloupe environ 50 à 60 000 personnes. Les chiffres ne diffèrent pas par rapport à l’ensemble français. Les personnes handicapées, c’est environ 13% de la population. 

En Guadeloupe, il nous faudrait des statistiques plus fines, avec des chiffres par types de handicaps, faire un recensement. Tout un travail qu’il faut mettre en œuvre rapidement. Ces chiffres nous permettront de mieux cerner les problèmes. 

Qui sont ces handicapés ?

Nous sommes une population vieillissante et les handicaps n’échappent pas à cette norme. Cependant, depuis ces dernières années, il y a une population porteuse de handicaps liée à l’accidentologie de la route. Et les jeunes paient un lourd tribut.

Pour mener des actions efficaces, il faut évaluer les types de handicaps et voir ce qu’il est possible de mettre en place pour que ces personnes soient parfaitement intégrées dans notre société.

« J’ai une expertise du handicap et des problèmes liés à cette inclusion. »

Se déplacer en fauteuil roulant en ville… disons-le, nos bourgs, nos villes ne sont pas pensées pour ce type de handicap. Que faire ?

Effectivement, même si les personnes en fauteuil ne représentent que 17% des personnes handicapées, cela reste important. 

Certaines villes comme Bordeaux, Nice, Montpellier, certaines parties de Paris, ont bien cerné le problème et ont fait de gros efforts pour aménager des quartiers, à tout le moins les bâtiments publics, les trottoirs, les accès aux magasins, aux activités ludiques. 

Chez nous, il y a encore un gros travail à faire pour rendre accessibles les services publics. Sur les bâtiments modernes c’est fait dès le plan d’architecte. Sur les bâtiments plus anciens, il y a des rampes, des ascenseurs qui ont été installées. Cependant, aménager a un coût. Un coût important. Et des aménagements en extérieur, ça crée des nuisances, et les usagers peuvent se plaindre. Oui, ils peuvent se plaindre… Certes, la loi de juillet 2005 facilite l’inclusion, mais ce n’est pas toujours facile. 

C’est pour cela que le président Ary Chalus m’a désigné. Au travers de mon association, Handi Défis, mobilité et bien-être pour tous*, j’ai une expertise du handicap et des problèmes liés à cette inclusion. 

« Le président Chalus l’a annoncé :
24 plages de l’archipel seront
adaptées aux handicaps. »

Handicap et tourisme. Les Guadeloupéens porteurs de handicaps tout comme des touristes handicapés doivent pouvoir être accueillis sur les sites touristiques ou ludiques. Que faire ?

Le président Chalus, puisque la Région est en charge du tourisme au travers du CTIG, l’a annoncé : 24 plages de l’archipel seront adaptées aux handicaps. C’est une véritable stratégie car, qui dit plage, dit parking, dit arrêt de bus… dit aussi accès au centre-ville pour faire ses courses, etc. Tout ceci doit être adapté pour faciliter l’accès aux personnes handicapées. Déjà, en m’écoutant, vous avez compris que tout ceci a un coût. Et qu’il faudra du temps. J’ai fait des études sur ce sujet du tourisme et du handicap. Pendant ces cinq dernières années, j’ai travaillé sur ce dossier, en allant voir ce qu’on fait ailleurs. En prenant les bonnes idées, en réfléchissant sur les obstacles. 

L’accès aux plages pour les handicapés, c’est aussi des trottoirs, des parkings, toute une infrastructure à mettre en place.

En dehors des financements, il y a nécessairement des protocoles à respecter, des administrations à actionner !

Oui, tout ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique, même si on trouve les financements. Pour ce qui est des plages, il faudra consulter les mairies, l’ONF, parfois le Parc national, les services de l’Etat, la région ou le Département pour leur présenter des projets précis, leur demander des autorisations, puisque c’est l’espace public

Ensuite, il faudra trouver les financements. Je pense que la Région, le Département seront partants. Il y a une synergie entre ces deux collectivités. Les maires aussi puisque c’est un plus pour leur commune avec le passage de touristes, qu’ils soient des autres communes ou d’ailleurs. L’Etat et l’Europe doivent sans doute avoir des fonds pour ce type d’aménagement.

« Il va falloir travailler pour qu’il y ait une vraie volonté d’accueil, dans les hôtels, les gîtes, mais aussi chez tous
les partenaires du tourisme. »

Votre présence au CTIG est importante pour ce qui est de la venue de touristes porteurs de handicaps dans l’archipel. 

En France, le handicap c’est 7 millions de personnes dont 2,7 millions partent en vacances, au minimum pour deux semaines, et dépensent en moyenne 3 500 euros pour ces vacances. C’est un marché potentiel pour notre destination. En fait, maintenant, il va falloir travailler pour qu’il y ait une vraie volonté d’accueil, dans les hôtels, les gîtes, mais aussi chez tous les partenaires du tourisme : locations, locations de voitures, restaurants, sites remarquables, parcs, etc. Pour cela, il faut des infrastructures adaptées mais aussi de la formation des personnels. 

Nous sommes motivés au CTIG comme à la Région. D’autant que les Guadeloupéens seront les premiers bénéficiaires, toute l’année, de tout cela. 

Moi, je crois beaucoup au réseau des associations pour nous aider à mettre ce programme en œuvre. Certes, la Covid a ralenti leurs activités, mais il faut repartir. Les associations ont travaillé toutes ces années pour se faire entendre, agir. Elles sont déterminées. 

Propos recueillis par André-Jean VIDAL

En savoir plus : https://handidefis.fr

Jean-Marie Pilli sait déjà que sa mission ne sera pas facile, mais il est déterminé, avec le soutien du président Chalus, à la mener le temps de la mandature.

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​

KARIB'Archives

Rechercher un article par mot clé dans nos archives à partir de 2020

DERNIERES INFOS

LE TOP KARIB'INFO

Diapositive précédente
Diapositive suivante