Les membres de l’intersyndicale santé de Martinique (CDMT, CGTM, FO, UGTM, USAM, et Convergence IDE 972) ont multiplié les prises de parole, dénonçant la mise en application du pass sanitaire et vilipendant la vaccination obligatoire chez les personnels soignants.
Les organisations syndicales de Martinique étaient réunies ce jeudi 23 septembre, dans le hall du centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM), à Fort-de-France, en Martinique.
L’intersyndicale va jusqu’à présenter comme « une attaque contre le peuple », l’application à partir du 11 octobre, du pass sanitaire pour le personnel soignant. Les syndicats précisent clairement que « l’hôpital ne peut pas fonctionner sans le personnel vacciné et non vacciné ».
30 % du personnel soignant vacciné
En effet, d’après les chiffres, 30 % du personnel soignant serait à ce jour susceptible de présenter un schéma vaccinal complet.
L’intersyndicale affirme dans le même temps que « la réserve ne nous remplacera pas, bien que nous leur souhaitions la bienvenue », évoquant ainsi un éventuel envoi de renfort pour soutenir les hôpitaux face au faible taux de vaccination chez les soignants, à l’instar des renforts envoyés lors de la dernière vague de contamination.
« Il n’est pas question que nous subissions un nouveau génocide par substitution ou par sanction », déclaraient substantiellement les représentants syndicaux.
« Vous cherchez à nous diviser ! »
L’intersyndicale a aussi rappelé le professionnalisme de tout le personnel soignant, qui, depuis deux ans, est mobilisé auprès des malades « dans des conditions parfois très difficiles. » « Aujourd’hui, pourquoi l’Etat se permet d’attaquer individuellement les soignants après avoir matraqué globalement le système hospitalier », questionne l’union des syndicats.
« On veut nous imposer une obligation vaccinale contre sanction alors que nous sommes mobilisés depuis deux ans au cœur de l’épidémie, sans aucune garantie de protection, sans masques, sans gants, sans rien », estime une syndicaliste.
Serge Aribo, secrétaire général de l’UGTM Santé, haranguant la foule avec sa fougue mêlée de tempérance à la fois, n’a pas manqué de présenter des arguments forts quant à la validité même de l’engagement syndical de la population soignante. « Vous nous avez déclaré la guerre. Vous cherchez à nous diviser », lançait-il comme aux autorités.
Rodolf Etienne
Nouvelle mobilisation le 2 octobre
Serge Aribo martelait encore : « Nous méritons le respect dans tous les établissements de santé qui soignent les gens en Martinique. Il nous faut tenir ensemble, nous mettre debout ensemble, pour dire non au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire. Ce n’est rien d’autre qu’une contrainte, une nouvelle manière de gouverner, de nous imposer une nouvelle manière de vivre, alors que nous n’en n’avons pas besoin. Osons dire ce que nous avons à dire, osons exiger nos droits », lançait-il à la cantonade.
Un appel à la mobilisation des soignants et de la population est annoncé par l’intersyndicale pour le samedi 2 octobre.