PAR GEORGES BRÉDENT*
D’aucuns pourraient déceler un certain opportunisme chez celle qui avait commencé sa carrière politique dans les rangs socialistes avant d’incliner vers la droite de l’échiquier politique.
D’aucuns s’étonneront que Lucette Michaux-Chevry se sentait à la fois profondément française et profondément guadeloupéenne.
À bien y regarder, derrière ces apparentes contorsions, celle qui avait le pays chevillé au corps, s’était fixée pour objectif : la Guadeloupe !
C’est au nom de cet objectif qu’elle va militer pour la reconnaissance du droit à la différence des régions ultrapériphériques au sein de l’Europe.
C’est au nom de cet objectif qu’elle va défendre, vaille que vaille, l’octroi de mer menacé par l’union européenne.
C’est au nom de cet objectif qu’elle va plaider pour une domiciliation du pouvoir politique et, à travers la fameuse déclaration de Basse-Terre, revendiquer une forme d’autonomie pour la Guadeloupe.
Bien entendu, une telle personnalité avait ses aspérités, ses contradictions et sa part d’indicible consubstantielle à tout parcours humain.
Le dire c’est livrer à la postérité une Lucette Michaux-Chevry sans fards, condition indispensable à la construction d’un Panthéon des femmes et hommes politiques de la Guadeloupe.
Pour l’heure, qu’il nous soit permis de présenter nos condoléances les plus sincères à la famille de Lucette Michaux-Chevry. Une pensée toute particulière pour mon ex-collègue et amie Marie-Luce Penchard.
*Ancien conseiller régional, Vice-Président de Cap Excellence, Élu délégué à la culture de Pointe-à-Pitre