Haïti. Covid : « Il y a plein de choses qu’on aurait pu faire, mais pas de ressources suffisantes … », selon le Dr Jean Hugues Henrys

Une semaine après l’annonce officielle, le 19 mars 2020, de la présence de la Covid-19 en Haïti, le gouvernement avait créé, soit le 26 mars, une « Cellule scientifique de gestion de la crise du coronavirus  » composée de 14 membres (dont 12 médecins avec des spécialités diverses, un psychologue et un sociologue) qui devaient conseiller les autorités de l’Etat sur les mesures urgentes à adopter en vue de faire face à cette nouvelle pandémie qui continue de provoquer de nombreux dégâts dans le monde.

Mais cette cellule, qui a quand même pu produire des recommandations, n’a ni bureau ni budget de fonctionnement. Les membres y travaillent comme des bénévoles, sans un support effectif de l’Etat haïtien.

Depuis sa création, la Cellule scientifique a pu produire pas moins de seize recommandations sur des sujets variés relatifs au virus à l’Etat haïtien. « Prise en charge des patients atteints de Covid-19, gestion des cadavres, campagne de communication pour un changement de comportement, gestes de sécurité pour prévenir la propagation de l’épidémie dans les écoles… », selon un document produit par la cellule intitulé « Haïti face à la pandémie de coronavirus. Un cadre de référence ».

Cette Cellule a, certes, formulé des recommandations, mais les travaux sont jusqu’ici réalisés sans un appui efficace de l’Etat haïtien, a souligné, lors d’un échange, le psychologue Wilcox Toyo, membre de la structure, qui n’a pas manqué de multiplier ses efforts pour mobiliser les moyens.

La cellule ne dispose d’aucun bureau approprié (son propre espace de laboratoire), quoique les autorités avaient souligné que l’espace de travail de cette cellule est logé dans les locaux du Laboratoire national. Mais le psychologue affirme qu’il n’y a pas d’espace pour les recevoir.  Ajoutez à cela l’absence d’un budget spécifique pour effectuer des études liées au virus. Les membres de ladite cellule réalisent leur rencontre par télétravail (à distance). « Malheureusement l’Etat n’avait pas mis de moyens à notre disposition pour mener à bien notre travail. Mais nous avons quand même produit des travaux de qualité. Etudier le phénomène exigerait que d’autres moyens soient mis à notre disposition. Nous ne pouvions pas tout faire avec nos moyens », confie le psychologue Toyo.

Justement, mis à part les recommandations élaborées et soumises aux autorités, pas grand-chose n’a été connu du grand public en termes d’études, du moins de recherches scientifiques effectuées par la cellule en Haïti. Outre la littérature scientifique internationale, la cellule n’a présenté aucune étude (en tout cas, ce n’est pas encore connu du grand public) sur la situation de la Covid-19 en Haïti. Aucun cas n’a semblé été véritablement étudié en laboratoire afin de pouvoir dégager un point de vue scientifique local sur la question. Ce n’était, peut-être, pas ce qu’on attendait d’eux d’ailleurs. Chaque membre de la structure peut disposer de ses propres moyens (laboratoires de recherche, équipe de recherche, document de travail) pour alimenter le travail de la cellule.

Source : Le Nouvelliste

Lien : https://lenouvelliste.com/article/230905/il-y-a-plein-de-choses-quon-aurait-pu-faire-mais-pas-de-ressources-suffisantes-selon-le-dr-jean-hugues-henrys

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