Il a refusé d’associer Réginald Boulos et Youri Latortue à l’assassinat du président Jovenel Moïse.
En 13 ans d’expérience, Marcelin Valentin, greffier au tribunal de paix de Pétion-Ville, dit n’avoir jamais été l’objet de menaces aussi caractérisées. Pour avoir refusé d’introduire dans un procès-verbal les noms de l’ex-sénateur Youri Latortue et de Dr Réginald Boulos, comme faisant partie du complot pour assassiner le président Jovenel Moïse, ce greffier soutient être l’objet de menaces de mort sur son téléphone.
« Grefye ou met tann bal nan tèt pa w wi. Yo pase w lòd pou fè yon bagay w ap fè k.k.», a-t-il reçu le 16 juillet 2021. Il y a six jours, le greffier a indiqué qu’un jeune homme était venu le menacer dans l’enceinte même du tribunal.
« Je peux confirmer pour vous que j’étais passé au tribunal le 10 juillet pour sceller un procès-verbal lorsqu’un jeune homme de grand gabarit et d’un air menaçant m’a dit On vous a dit d’ajouter les noms de Réginald Boulos et de Youri Latortue comme faisant partie du complot. Wap fe kk ») », a détaillé le greffier qui a été menacé pour enlever deux noms dans les procès-verbaux.
« Ou cho nan fouye kay moun nan dosye prezidan w lan. Yo di w retire 2 non nan kaka pwosè vèbal ou a. M ap rele w ou pa pran apèl… », a écrit cet expéditeur au greffier qui avait été appelé le 10 juillet par le coordonnateur de la sécurité du président Jovenel Moïse, le commissaire divisionnaire Jean Laguel Civil, pour « avoir des informations sur des déclarations. »
Marcelin Valentin, interrogé par le journal Le Nouvelliste le 2 août, n’a pas lié ces menaces à M.Civil, écroué depuis plusieurs semaines aux ordres du parquet de Port-au-Prince. Le greffier qui a confié au journal Le Nouvelliste que le constat des cadavres des Colombiens a été effectué non pas où ils sont tombés mais à proximité du commissariat de police de Pétion-Ville, tout prêt de l’OAVCT, a porté plainte à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) contre les auteurs de menaces de mort.
Source : Le Nouvelliste