Photographe, amie du groupe Kassav’, Migail Montlouis-Félicité avait fait de Jacob Desvarieux son « grand frère ». Elle témoigne.
« Kassav’, c’est toute une époque, les années 1980/1990. Nous étions une bande de copains. Quand j’ai connu les membres de Kassav’, ils ne savaient pas que 42 ans plus tard, ils nous auraient emmenés à ce point au firmament ! Quand quelqu’un comme Patrick s’en va, puis quelqu’un comme Jacob s’en va de manière aussi improbable, je me rends compte que c’est 40 ans de ma vie qui défile ! Je n’ai pas manqué un seul concert de Kassav’ à Paris. Et, il n’était pas question pour moi de vivre les funérailles de Jacob à travers un écran : il fallait que je sois en Guadeloupe.
De Jacob, je garderai notre dernière rencontre, à Strasbourg. On n’arrêtait pas de se croiser entre la Guadeloupe et l’Hexagone et il m’a dit : « Quand je rentre, je viens dîner ! »
Je l’appelais le grand frère, tout simplement. Jacob, c’est surtout ce géant plein de douceur. Il avait gardé son âme d’enfant. Certains pouvaient le croire prétentieux, mais pas du tout. Malgré le succès, il n’était pas blasé. C’est surtout quelqu’un qui s’est construit un peu seul avec cette passion de la musique et de la création. »