Le pianiste Jean-Max Mirval, concepteur de L’Instant biguine, rend hommage à Jacob Desvarieux.
« Ma première rencontre avec Jacob Desvarieux date de la première édition de Biguine Wabap au Centre des arts de Pointe-à-Pitre. Pour ce concept qui valorise la biguine à travers les artistes de renom de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane, l’organisateur, Patrick Borès, avait prévu un plateau de très haut vol avec Jacob Desvarieux, Kali, Joëlle Ursule, Gertrude Seinin…
Jacob a joué un seul titre, mais il a été minutieux, précis, vraiment extrêmement rigoureux. Tous ceux qui avaient des a priori sur la musique, quand ils voyaient Jacob travailler, ressentaient tout de suite l’engagement dans le travail. On a beaucoup répété. Tant que Jacob n’avait obtenu le son qu’il voulait, il ne s’arrêtait pas. Il était vraiment focalisé sur son travail.
En dehors de la musique, l’homme pouvait donner l’impression d’être froid, mais c’était plus quelqu’un de réservé, de respectueux.
En tant que mélomane, quand j’analyse le parcours de Kassav’, pour moi, la tête pensante, c’est Pierre-Edouard Décimus, mais la cheville ouvrière, avec tout le talent que cela implique, c’est Jacob Desvarieux. Le trio Kassav’, c’est Pierre-Edouard, Jacob et Patrick Saint-Eloi pour les compositions. Les autres sont les artisans. Jacob apportait toute la réalisation, la pensée musicale, et Pierre-Edouard, la philosophie de Kassav’. »