A Fort-de-France (Martinique), la direction départementale de La Poste est bloquée par un piquet de grève depuis le 19 novembre.
Kévin Zobal, 32 ans, employé informatique à la direction du support et de la maintenance de La Poste et délégué syndical, dénonce son licenciement pour abandon de poste.
En juin, il avait exercé un droit de retrait, refusant de porter des masques chirurgicaux proposés par sa direction et datant de 2009. Contestant la validité sanitaire des masques, Kévin Zobal avait alors alerté sa direction ainsi que ses collègues de la possibilité de leur péremption. Il propose alors de poursuivre sa tâche en télétravail. Son droit de retrait est immédiatement déclaré « irrégulier » et il écope d’une mesure de licenciement pour « faute grave ».
Un long bras de fer s’engage alors entre la direction et le salarié syndiqué, celui-ci réclamant l’annulation de la procédure disciplinaire à son encontre et le versement des salaires dûs depuis juin 2020.
« Nous attendons le minimum de ce que la loi exige de l’employeur. »
Gisèle Hilderal, de la CGTM PTT
Soutenu par les militants RVN et CGTM-PTT, un piquet de grève était donc installé jeudi 19 novembre, devant les locaux de la direction départementale de La Poste. « La direction n’a fait aucun retour à ses différentes propositions de télétravail. Ce que nous attendons, c’est le minimum de ce que la loi exige de l’employeur. À partir du moment où le salarié a fait valoir son droit de retrait, c’est que ce droit de retrait soit étudié en fonction des règles en vigueur dans le code du travail », explique Gisèle Hilderal, secrétaire adjointe à la CGTM PTT. Les syndicats réclament à la direction la mise à disposition pour Kévin Zobal, de moyens légaux pour l’application de son activité en conformité avec les mesures sanitaires. La direction de La Poste a, pour le moment, refusé de donner suite aux sollicitations des médias, arguant que « l’affaire est en instruction ».
Rodolf Etienne
Photo : Un piquet de grève bloque la direction départementale de la Poste.
