Martine Moïse est retournée en Haïti. La veuve de Jovenel Moïse est apparue, amaigrie, Le bras droit en écharpe, gilet pare-balles et garde du corps américain.
Claude Joseph, le Premier ministre par intérim qui a pris les choses en main depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 8 juillet, était au pied de l’escalier pour la saluer. Impavide, sans doute sous l’effet de médicaments pour atténuer la douleur de ses blessures, Martine Moïse a serré longuement la main du Premier ministre et du ministre de la Communication, qui l’accompagnait.
Martine Moïse entend jouer un rôle dans la succession de Jovenel Moïse. Elle l’a dit à plusieurs reprises, dans des messages à la nation, depuis son lit d’hôpital, à Miami. Elle veut poursuivre l’œuvre de son époux, assassiné parce qu’il gérait des intérêts économiques, les grandes familles qui tiennent l’économie du pays, et des politiciens corrompus.
Ces « grandes familles » et ces « politiciens corrompus », difficile d’en faire la liste sous peine de décapiter et l’économie et le monde politique haïtien.
Reste que, sur cette vidéo qui montre l’arrivée de Martine Moïse à Port-au-Prince, on voit les deux personnages clés des prochaines semaines en Haïti : Claude Joseph, soutenu par la Police nationale haïtienne, force armée, qui semble prendre de l’ampleur sous la houlette de Léon Charles, directeur général de l’institution, un homme nommé par Jovenel Moïse, et Martine Moïse, qui rassemble les partisans du défunt président. Car, mêmes la presse et la communauté internationale fustigeaient la gouvernance de Jovenel Moïse, celui-ci avait des partisans, nombreux.