La vidéo tournait sur les réseaux sociaux, montrant une mangrove et des poissons morts, visiblement des tilapias de bonne taille. Une voix off qui commente et nous apprend que nous sommes au Helleux, à Sainte-Anne.
Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre, vert dans l’âme, a tout de suite alerté, d’une part le sous-préfet André Bruno, d’autre part le maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste.
Mme Arconte, présidente de REV Guadeloupe, une association politique écologiste, s’est rendue sur place, a constaté les dégâts.
« Une centaine de tilapias d’une trentaine de centimètres de long. Il y en a de plus petits qui s’asphyxient. Il semble que ce soit un problème d’eau usée. Le maire, Christian Baptiste, a écrit un courrier aux personnes concernées par cette pollution. Nous allons déposer plainte. Ce type de problème est récurrent. On accuse la CARL, le SIAEAG, l’Ephad, les grosses villas du coin… Il faudra une enquête. On détruit la mangrove. », a-t-elle dit.
Le maire, Christian Baptiste, a fait plus que d’écrire un courrier : il a été voir sur place et prévenu la DEAL, à travers sa police de l’eau, ainsi que tous les protagonistes concernés : Préfecture, ARS, Office français de la biodiversité, Office national des forêts, Conservatoire du littoral, SIAEAG et CARL afin que des prélèvement soient rapidement effectués.
Il faut, a dit en substance Christian Baptiste, identifier les causes de cet épisode de mortalité.
En attendant, le maire de Sainte-Anne a pris un arrêté d’interdiction temporaire de baignade à la plage de l’anse Gros-Sable, au Helleux, Sainte-Anne. Les activités nautiques sont aussi interdites.
Mais, la cause de cette pollution n’est sans doute pas inconnue… puisque comme l’indique un communiqué de Christian Baptiste, « la zone (polluée) se trouvant non loin du poste de refoulement d’eaux usées, défectueux, de l’anse Gros-Sable, le maire a également formulé une nouvelle demande aux présidents du SIAEAG et de la CARL, avec l’objectif que des mesures soient prises au niveau de cet ouvrage, dans les meilleurs délais. Il serait regrettable, poursuit-il, que cet édifice soit à l’origine d’une éventuelle pollution de l’eau. » Il conclut en mouillant un autre service : « La municipalité avait d’ailleurs, en date du 19 août 2020, sollicité l’ARS afin qu’une analyse de l’eau de baignade soit déjà réalisée. »
Que doit-on déduire de cette histoire ? Que le poste de refoulement des eaux usées du secteur est défectueux. Que ni le SIAEAG ni la CARL ne s’en sont émues. Que l’ARS a qui on demande de faire une analyse d’eaux sans doute polluées à proximité d’un site de baignade… est aux abonnés absents. Que tout le monde se moque de ceci… sauf qu’il y avait un passant avec un téléphone portable qui a tout filmé !
La vidéo :
