La pandémie du Covid-19 accentue la détresse sociale.
Une étude de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), publié en juillet, indiquait une hausse de 30% du nombre de personnes vivant au dessous du seuil de pauvreté en Martinique, pour l’année 2017. Les nouvelles données de l’Insee permettent de documenter une situation bien connue des observateurs : alors que les plus pauvres sont particulièrement démunis, les plus riches vivent très bien. Ils disposent de revenus très proches de ceux de la métropole.
630 euros mensuels…
En Martinique, le seuil d’entrée au sein des 10 % les plus riches est de 3 100 euros mensuels, supérieur même à celui de la France hexagonale (3 010 euros), alors que les 10 % les plus pauvres touchent au mieux 630 euros mensuels, contre 900 euros pour la France hexagonale.
D’un côté, la richesse est accaparée par une minorité dont une partie vit d’une économie de rente, faiblement concurrentielle. De l’autre, la plus grande misère persiste, alimentée notamment par de très faibles niveaux de qualification et le manque d’emplois pour les jeunes.
Une crise économique et sociale
Une situation que vient renforcer les mesures sanitaires de confinement que connaît l’île. La crise du coronavirus est vécue comme une crise économique et sociale dont les impacts à long terme ne sont pas encore pleinement envisageables : faillites d’entreprises, chômage, pertes d’exploitation, diminution du volume d’affaires des milieux socioprofessionnels, même si des aides substantielles sont annoncées pour soutenir le marché du travail et les entreprises en difficulté. Les associations humanitaires de Martinique tirent déjà la sonnette d’alarme, pointant du doigt la pandémie qui contribue fortement au renforcement de la marginalisation sociale créée par la pauvreté.
Rodolf Etienne