Président du Comité Régional de cyclisme de la Guadeloupe, Frédéric Théobald tire la sonnette d’alarme : le cyclisme ne pourra pas se passer du Tour de Guadeloupe deux années de suite. A l’arrêt, le cyclisme devrait reprendre l’année prochaine.
Le Tour de la Guadeloupe n’a pas eu lieu cette année. Quelles sont les conséquences sur le cyclisme guadeloupéen ?
Frédéric Théobald : Les conséquences économiques sont énormes. Pour nous, au Comité Régional de cyclisme de la Guadeloupe, il s’agit d’une énorme perte. Le Tour est une compétition qui génère des ressources qui nous permettent d’accompagner les clubs et de contribuer au fonctionnement et au rayonnement du comité régional. Forcément, nous étions conscients de la réalité, c’était quasiment impossible pour nous d’accueillir les invités et il était impossible pour nous de faire du huis clos. Mais ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas faire le Tour deux années de suite. Nous sommes en train de travailler sur notre protocole en espérant que les choses vont évoluer. Économiquement, ne pas faire ce Tour a été une grosse perte, notamment au niveau des licenciés. Mais, quand les choses reviendront à la normale, le Tour va reprendre sa place.
Si la situation sanitaire ne s’améliore pas, qu’avez-vous prévu pour que le Tour cycliste se déroule en 2021 ?
Une date a déjà été donnée pour le début du Tour 2021. Donc, si la situation est compliquée, on pourrait se réinventer au niveau régional. Peut-être avoir une compétition plus « light ». Si on ne peut pas accueillir les coureurs internationaux au niveau des déplacements ou de l’hôtellerie, si nous n’avons pas les fonds pour assurer la sécurité des coureurs, nous pourrions basculer sur un calendrier régional.
Au niveau des clubs, quelles sont les conséquences de la crise sanitaire et des intempéries de ces derniers jours ?
Quand j’ai pris la présidence du comité, je ne suis pas venu que pour le Tour. Le Tour, c’est festif, mais la priorité pour moi, surtout en tant que passionné et ancien pratiquant, c’est le développement des différentes disciplines. Le Tour, c’est le moment phare, mais, à côté, il y a toute une activité à développer, le VTT, le BMX, la piste qui est en train de se rénover…
Après le confinement, nous avons repris la saison en gardant l’activité tous les week-ends pour toutes les catégories hommes et femmes. Maintenant, cela fait deux semaines que nous avons annoncé la fin de la saison parce que l’arrêté préfectoral stipule clairement que les rassemblements de plus de six personnes sont interdits sur la voie publique. Mais, au-delà de cela, on ressent une perte de motivation des coureurs et des clubs qui s’entraînent et qui n’ont pas de perspectives. C’est pourquoi nous avons donné une nouvelle orientation à la saison. Elle débutera début février 2021 et se terminera vers la mi-novembre. Ce qui permettra aux clubs de préparer leurs joueurs, et même de se mettre à jour administrativement.
Aujourd’hui, le cyclisme est à l’arrêt ?
Oui, car nous sommes dans une année assez compliquée. Si nous voulons organiser une manifestation, il faut la déclarer en préfecture et il y a un protocole spécifique à respecter. Ce qui signifie un budget plus lourd pour organiser l’événement. C’est très compliqué de faire une manifestation même sur la piste, cela demande de suivre une législation contraignante. C’est aussi plus de responsabilités pour l’organisateur. On préfère laisser passer l’orage et se projeter sur 2021.
Quelles alternatives aimeriez-vous soumettre à la préfecture ?
Notre service de sécurité travaille actuellement sur un protocole, pour rendre les arrivées de coureurs possibles. D’un autre côté, nous ne détenons pas la vérité, même en métropole. De nombreuses manifestations ont déjà été annulées pour 2021. Selon moi, la priorité est d’aider les clubs à se mettre à jour au niveau administrativement pour être éligibles aux subventions. De notre côté, nous continuons à monter nos dossiers d’aides qui nous permettront de conserver les salaires de nos employés. J’ai quelques idées pour les clubs, mais je préfère les garder pour le moment, car nous sommes à quelques semaines de l’assemblée générale élective du 19 décembre. Et, je suis également en campagne !
Entretien : Tafari Tirolien