Depuis quelques semaines, un bruit court les milieux médicaux et para-médicaux : l’Etablissement Français du Sang de Guadeloupe (EFS) serait fermé et démantelé prochainement. Une volonté de l’Etat par le truchement de l’Agence régionale de santé de Guadeloupe. Du moins, c’est ce que laissent entendre tant le staff de l’EFS que certains syndicats. Cette rumeur court depuis que trois biologistes de l’EFS ont démissionné. Une grève a suivi, pour se plaindre de difficultés managériales. La réorganisation des services, l’envoi des prises de sang dans l’Hexagone pour examen. Bref, rien ne va plus.
Hier, vendredi 13 novembre, Valérie Deux, directrice générale de l’ARS de Guadeloupe, en a eu assez de ces allégations. « Pour rappel, dit-elle dans un communiqué, l’ARS n’a absolument aucune autorité sur l’Etablissement Français du Sang. Aucun échange au sujet d’un éventuel démantèlement n’a eu lieu entre l’ARS et l’EFS. »
« L’ARS regrette profondément cette désinformation. »
Valérie Denux, directrice général de l’ARS Guadeloupe
Femme énergique, Valérie Deux a pris les choses en mains. « Suite à cette polémique infondée, la directrice générale de l’ARS rencontrera en début de semaine la directrice de l’EFS afin de savoir pourquoi de telles affirmations de la part de certains et pourquoi l’ARS se trouve associée à cela. »
Accusés, aussi, les médias — cible préférée de Mme Denux qui tient les journalistes pour des ignares et le leur fait souvent savoir en conférence de presse. « L’ARS regrette profondément cette désinformation et le manque de connaissance du système de santé de ceux qui diffusent de telles choses, dit-elle. Ils confondent l’ARS, la CGSS, l’EFS et ne connaissent pas manifestement le rôle de chacun. Ceci interpelle de la part de personnes qui doivent connaitre parfaitement l’organisation de l’Etat et des territoires. »
Bref, samedi 14 novembre, la direction de l’EFS s’est fendue d’un communiqué pour dire… qu’elle ne comprend pas, qu’il n’est pas question de démanteler l’EFS, que tout va bien, que les échantillons de sang ne sont envoyés dans un laboratoire de l’Hexagone que parce que les trois biologistes ont démissionné et que ce n’est qu’une période transitoire. En attendant de leur trouver des remplaçants. Idem, il n’y a aucun problème de management dans l’Etablissement Français du Sang de Guadeloupe.
« L’EFS est et restera implanté en Guadeloupe. »
L’EFS national
« Face aux incompréhensions et aux interprétations relayées par les médias ces derniers jours, la direction nationale de l’Etablissement Français du Sang réaffirme une nouvelle fois avec force et sans aucune ambiguïté, l’absence de toute volonté de démantèlement de son établissement de Guadeloupe Guyane. A aucun moment, un tel projet n’a été envisagé, ni à court terme ni à long terme. L’EFS est et restera implanté en Guadeloupe strictement dans les mêmes conditions d’exercice de l’ensemble de ses missions. » Oui, c’est clair que la décision est passée de la direction locale de l’EFS à la direction nationale.
Donc, tout baigne. On peut en douter.
André-Jean Vidal