Guyane. La crise sanitaire toujours virulente

Le Comité Scientifique Territorial (CST) mis en place par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) s’est réuni  lundi 7 juin à la Cité Administrative Territoriale. À l’issue de la réunion, le CST est en mesure d’émettre un certain nombre d’orientations fondées sur l’évaluation de la situation épidémiologique actuelle. 

Concernant l’épidémie, le Comité Scientifique Territorial observe : 
▪  Le nombre de nouveaux cas est en baisse (932 cas, soit -5%) mais le nombre de tests a également diminué (6 481 cas, soit -11%) 
▪  Le taux d’incidence est de 321 cas pour 100 000 habitants (contre 337 cas pour 100 000 habitants les 7 jours précédents) mais de 76 cas pour 100 000 habitants chez les 0-9 ans et de 608 cas pour 100 000 habitants chez les 60-70 ans 
▪  Le taux de positivité augmente sensiblement à 14,5% 
▪  La baisse du dépistage peut masquer le niveau réel de l’épidémie 
▪  On constate 7 décès du 31 mai au 06 juin 2021 (+4 par rapport à la période précédente) et une pression élevée sur le système hospitalier (avec 15 à 20 nouvelles admissions en réanimation par semaine, en plus des décès à déplorer) 
▪  En 2020, 2 mois après le début de la première vague, le taux d’incidence était à 160 cas pour 100 000 habitants. En 2021, 2 mois après le début de la troisième vague, le taux d’incidence est à 320 cas pour 100 000 habitants.

Vaccination : 2 404 nouvelles
personnes se sont décidées

Ces 7 derniers jours (du 30 mai au 05 juin 2021) :
▪ 5 629 injections réalisées (soit – 12% par rapport aux 7 jours précédents)
▪ 2 404 nouvelles personnes vaccinées (soit – 16% par rapport aux 7 jours précédents) 

En moyenne en Guyane, on vaccine 1,4% de la population cible tous les 7 jours.
A ce rythme, 8 mois supplémentaires seront nécessaires pour vacciner 60% de la population. 

Face à ces constats, le Comité Scientifique Territorial émet les conclusions suivantes : 

La baisse des contaminations chez la tranche 0-9 ans conforte les décisions qui ont été prises dans le cadre de la fermeture des écoles (le taux de contamination sur cette tranche est le plus bas, soit 76 cas pour 100 000 habitants). 

Deux mois après le début de la troisième vague, le taux d’incidence est 2 fois plus élevé que le taux d’incidence à N-1 (soit 2 mois après le début de la 1ère vague).

Un message de vigilance doit être adressé car la tranche la plus sensible que l’on retrouve le plus souvent en réanimation (60-70 ans) est également celle qui connait le taux d’incidence le plus fort (608 cas pour 100 000 habitants). 

Le talon d’Achille de la Guyane n’est pas tant le niveau de circulation du virus (car taux d’incidence inférieur à 400 cas pour 100 000 habitants) mais la faible capacité du territoire à accueillir les patients en hospitalisation et en réanimation sur une longue durée.

La vaccination a besoin d’un nouveau souffle

Bien que la gestion de l’épidémie en Guyane soit globalement meilleure que dans les pays frontaliers, la troisième vague s’éternise : si les efforts sont relâchés, la vague épidémique se prolongera jusqu’en juillet. Il est primordial que chacun fasse le maximum pour respecter les mesures barrières, afin de pouvoir revenir à une situation normale en juillet. 

La difficulté d’acceptation de la vaccination par la population vient d’un déficit de communication sur les avantages de la vaccination ainsi que sur les modalités pour se faire vacciner.

Pour continuer à avancer, la vaccination a besoin d’un nouveau souffle pour espérer vacciner toute la population cible avant la quatrième vague. Il faut se rendre au plus près des populations et inclure dans la stratégie, en plus des vaccinodromes, des lieux de plus petites capacités en commune (plus accessibles pour les populations) ainsi que renforcer les équipes mobiles de vaccination. Il faut également faciliter la vaccination sans rendez-vous, impliquer les maires dans le déploiement de la vaccination avec éventuellement des médiateurs dans chaque commune qui puissent expliquer ce qu’est la vaccination (les fake news arrivent aisément aux citoyens mais les informations cohérentes leur arrivent moins souvent). 

Territoriales : aller voter n’est pas dangereux

Les études ont montré que la contamination se fait après exposition du virus dans un lieu clos, sans port de masque et sans respect des distanciations (les clusters sont le plus souvent dans les milieux professionnels fermés et dans les milieux scolaires fermés). 

Aujourd’hui, aller voter n’est pas plus dangereux que les autres activités autorisées par la Préfecture (travailler, faire ses courses au libre-service, etc.). Par conséquent, si les mesures barrières sont respectées (jauge, gel, masques, désinfection du matériel, aération des locaux, etc., avec dans l’idéal des responsables de bureaux de vote vaccinés), aller voter ne présentera pas plus de risques que de se rendre dans un supermarché.

Concernant les mesures de contrôle à Orly pour les passagers qui arrivent de Guyane, le Comité Scientifique Territorial souligne à nouveau : 
. le caractère discriminant de ces mesures 
. l’incohérence de ces mesures sans fondement d’un point de vue scientifique.

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