Tout candidat (ou liste) à une élection est tenu (e) de présenter ses comptes de campagne devant la Commission Nationale des Comptes de Campagne et du Financement Politique. Les candidats aux dernières municipales de 2020 ont répondu à cette obligation légale. On ne peut s’y soustraire.
En Guadeloupe, certains candidats ont fait l’objet de remontrances pour des maladresses, d’autres d’un déferrement devant le tribunal administratif de Basse-Terre. Récemment, André Atallah, nouveau maire de Basse-Terre, a été totalement blanchi de tout soupçon de fraude.
Claudine Bajazet, maire de Sainte-Rose, a aussi été convoquée 12 avril 2021 pour l’audience du 29 avril — mais elle n’est pas venue — pour répondre des accusations de la Commission.
L’enquête qui a été menée par la Commission Nationale des Comptes de Campagne et du Financement Politique sur les comptes qu’elle a déposés a conclu qu’il y avait problème.
Ses conclusions l’ont conduite à requérir le jugement de cette affaire par le tribunal administratif de la Guadeloupe. Celui-ci a donc inscrit l’affaire au rôle après avoir prévenu l’intéressée qu’elle devrait rendre des comptes.
Que s’est-il passé ? La Commission a estimé que d’importantes sommes, en recettes et en dépenses, n’ont fait l’objet d’aucune déclaration dans le compte de campagne de la candidate Claudine Bajazet.
Dans un mémoire transmis à la Commission puis aux magistrats pour sa défense, Claudine Bajazet, soutenue dans ses explications par Me Le Foyer de Costil, son défenseur, a estimé que ce sont « de menus dépenses qui sont sans aucune incidence sur ses comptes de campagne. »
Le rapporteur public (qui joue le rôle d’un procureur et parle au nom de la République), n’était pas de cet avis et a requis, en reprenant les conclusions de la Commission Nationale des Comptes de Campagne, que la démission du maire et son inéligibilité pour trois ans soient prononcées par le tribunal administratif de Basse-Terre.
La décision interviendra dans quinze jours.
