En grève depuis le 18 mars, les salariés du magasin But de La Jaille (Baie-Mahault), menacés de licenciement, restent mobilisés. Vingt-cinq salariés sont concernés par un plan de licenciement qui intervient après l’annulation du projet d’ouverture d’un magasin BUT à Moudong.
Depuis plus d’un mois, les employés du magasin But de La Jaille sont en grève. Un mouvement de grève instauré après l’annonce de la fermeture du site et le licenciement des 25 salariés. Un licenciement en principe effectif à partir de fin avril. Une nouvelle qui a révolté les employés déjà inquiétés par les nombreux changements opérés par l’entreprise ces dernières années.
« On leur a fait comprendre qu’on était mécontent de ce qu’ils prévoyaient pour nous et que la fin qu’ils nous réservaient n’était pas belle », dit Joël Poulier, vendeur étalagiste.
Avant l’annonce de la fermeture, les options présentées au personnel étaient déjà problématiques. Roberte Brureau est vendeuse au magasin But de La Jaille depuis son ouverture, il y a 34 ans. Malgré ses années d’expériences, et son salaire de base à 1700€, c’est un départ de zéro qui lui a été proposé à But Dothémare (Les Abymes) avec un salaire de base fixé à un peu plus de 900€. « Ils ont un modèle économique et ils veulent que les magasins soient tous au même modèle. On a déjà refusé une première fois. Puis, une seconde fois, c’est après la troisième fois qu’on nous a dit qu’on nous licencie », explique Roberte.
Des sacrifices vains
Les témoignages sont unanimes, après des années de sacrifices au service de l’entreprise pour laquelle ils travaillent parfois depuis plus de trente ans…, le résultat laisse un goût amer. « Nous avions déjà laissé nos primes de vacances, de caisses, de catalogues, de Noël, car ils voulaient ouvrir à Dothémare. Des collègues ont démissionné pour aller à But Dothémare… », dit Roberte Brureau.
A ceux qui refusent de repartir de zéro sur le site de Dothémare, la possibilité d’un transfert avait été émise sur un nouveau site de Moudong. Un projet finalement annulé. « La goutte d’eau qui a fait déborder le vase », selon Joël Poulier.
La seule autre option étant des reclassements sur la Martinique, la Guyane, ou encore dans l’Hexagone. Une aberration pour ces Guadeloupéens bien établis sur leur territoire.
Nous avons souhaité nous entretenir avec la direction de But Guadeloupe qui a refusé notre demande.
Elodie Soupama