La Grande galette a connu, ce lundi 12 avril, le départ de sa campagne cannière 2021. En espérant qu’elle ne sera pas autant calamiteuse que la précédente.
Ce lundi, les 1 300 planteurs de cannes ont ressenti comme un frémissement en apercevant, loin sur les plaines de Marie-Galante, les premières fumées de l’Usine sucrière de Grand Anse.
900 planteurs
qui attendaient ce jour
Pourtant, il sont un seulement un peu plus de 900 à venir y apporter leurs productions de cannes et ceci vraisemblablement jusqu’au mois de juillet. Les autres alimentant les distillerie de l’île. La canne à sucre, c’est 1 700 hectares de terres réellement exploitées, alors qu’il y a 2 300 hectares normalement dévolues à cette production sur l’île. Mais, l’an dernier les nombreuses difficultés pour l’usine à broyer la canne ont dégoûté nombre de planteurs, surtout les plus âgés, dont beaucoup ont laissé tomber.
L’Usine sucrière de la SRMG (Sucrerie et Rhumerie de Marie-Galante, a connu de nombreuses pannes. Les cannes en attente séchaient dans la cour, autant de moins en richesse et en revenus pour les planteurs.
De plus, la campagne avait démarré tard, s’était arrêtée tôt. Les pluies de la fin de campagne avaient gâché le taux de sucre pourtant prometteur en début de campagne (+ de 10% de sucre par tonne de canne). Ensuite, seuls 200 hectares ont été replantés à l’inter saison.
73 000 tonnes seulement
On est donc loin, cette année, d’avoir des conditions favorables à faire plus de 73 000 tonnes, loin des 150 000 souhaités il y a quelques années, après la mauvaise passe de l’année 2013 (63 000 tonnes). Si 2017 a permis de couper 110 000 tonnes, on n’a jamais fait mieux depuis.
En 2018, avec la signature d’un protocole d’accord pour créer une centrale thermique et utiliser la bagasse pour alimenter celle-ci, permettant la production d’électricité et de vapeur pour rendre l’Usine sucrière de Grande Anse plus fiable, rien n’est venu étayer que ce projet, prévu pour être abouti en 2022, verrait effectivement le jour en temps et en heure. Récemment, le président de région, Ary Chalus s’est rendu sur place pour tenter de mettre un terme à la rumeur qui voulait que l’usine ferme l’an prochain… laissant le bec dans l’eau les planteurs dont c’est le seul revenu. Les planteurs mais aussi les nombreux coupeurs de cannes, puisque la coupe est manuelle à plus de 90% sur Marie-Galante.
Un secours de la Région
Sur place, le président de Région a rencontré toutes les parties, demandé que le projet de centrale thermique ne soit pas abandonné, repoussé l’idée de faire transporter par bateau vers le continent et Gardel, à Saint-François, les cannes coupées à Marie-Galante. Il a mis sur la table l’engagement de payer aux planteurs l’équivalent de l’intégralité de la prime bagasse , soit 11€ par tonne de canne.
De son côté, la SRMG a dépensé environ un million d’euros pour restaurer la chaudière de l’usine sucrière de Grande Anse. En promettant aux planteurs qu’ils ne seraient pas autant impacté que l’an passé, par des pannes successives et handicapantes.
L’avenir dira si toutes ces promesses seront tenues et l’industrie sucrière pérenne sur la Grande galette.
André-Jean VIDAL