Depuis le début du mois et jusqu’à ce lundi 12 avril, la remarquable exposition d’Henry Petitjean Roget était à ne pas manquer à l’Hôtel Arawak. Intitulée « Voyages immobiles et bricolages narratifs », l’artiste a offert un dépaysement total.
Composée d’œuvres réalisées entre 2018 et 2020, « Voyages immobiles et bricolages narratifs » raconte de multiples histoires. Des histoires imaginées par Henry Petitjean Roget, ancien conservateur en chef de musées de Guadeloupe, plasticien diplômé des Arts Décoratifs de Paris, diplômé en sciences sociales mais aussi docteur en préhistoire spécialisé sur les Antilles.
Des sculptures surprenantes
L’artiste nous donne tant à voir. D’un côté il y a cette dizaine de sculptures qui racontent les histoires que l’on voit, celles que l’on s’imagine et celles que l’on peut lire également à travers les descriptions qu’en a fait Henry Petitjean Roget. Ces sculptures ont de quoi surprendre. Bout de bois, roches volcaniques, coffrets miniatures, chutes de marbres, petits objets en plastiques, corail… Ici et là, en Guadeloupe et partout dans le monde, mais aussi hérité de sa famille, l’artiste a amassé un bon nombre d’objets. Des objets qui une fois assemblés selon l’esprit créatif de Henry Petitjean Roget, et agrémentés de constructions artisanales et de beaucoup d’imagination ont donné lieu à des scènes, des histoires et des œuvres originales. Parmi elles : « Le trou noir », « La liberté retrouvée », ou encore « Il l’a fait ».
Bricolage de papiers
Bricolage ou plutôt… collage, compose l’autre partie de cette exposition. Fruit de dessins déchirés du plasticien, une seconde vie leur a été donnée. Des toiles aux couleurs chaudes, réalisées à partir de bouts de dessins et assemblées en harmonie. « Les images je les ai composées, elles ne sont pas jetées au hasard, cela crée une composition », explique Henry Petitjean Roget. Et pour sublimer ces dessins, il a utilisé ce qu’il appelle ses « colorants ». A savoir, de la terre de Guadeloupe allant du rouge au jaune en passant par le marron. Une matière encore récupéré par ici ou par-là, au fil des trouvailles. Cette terre, pour en tirer profit, le plasticien la râpe afin d’obtenir une poussière avant de les utiliser tantôt aux doigts tantôt au pinceau humidifié. Et donne alors une impression de gouache ou d’aquarelle.
Parmi ces tableaux réalisés sur papiers et géotextiles, des scènes rappellent le contexte actuel. « La Covid nous est tombé dessus et a modifié beaucoup de choses, j’en ai fait plusieurs dessins » dit Henry Petitjean Roget. « Le bruit intérieur de l’enfermement », « Les sinistres flocons » sont telle « une illustration de ce qui se passe autour de nous », dit-il.
Un exutoire pour cet artiste et homme de culture qui a tant à raconter et qui s’apprête déjà à passer à un autre projet.
Elodie Soupama