« Nous devrions nous auto-flageller, regretter la colonisation, je ne sais quoi encore !», a dit le Premier ministre Jean Castex, en direct, dimanche soir, dans le JT de TF1.
Le Premier ministredevrait savoir qu’on ne doit pas déroger au dogme. Le colonialisme de la Franceest une réalité historique.
Dans une lettre ouvertetrès longue et précise, le député de la Guyane, Gabriel Serville, dénonce ces propos. Belle lettre qui rappelle que « une longue lignée d’auteurs et d’intellectuels du 20esiècle ont par leurs travaux, particulièrement après l’abomination que fut la Seconde Guerre mondiale, ont enrichi durablement les humanités françaises, d’une sensibilité qui lui avait été trop longtemps étrangère : celle de l’Autre. »
« Un clin d’œil, à peine discret, fait en direction de l’extrême-droite. »
Gabriel Serville, député de la Guyane
Le député Gabriel Serville, qui a demandé que des excuses soient faites immédiatement, accuse le Premier ministred’avoir parlé ainsi pour draguer l’extrême-droitepour les prochaines échéances électorales. D’autres accuseraient une maladresse, un stress accumulé par la pandémieplus les récents attentats, voire un Premier ministreen roue libre qui a tenu ces propos sous le coup de la colère. Poussé à bout. Peut-être est-ce traduite en ces quelques mots sa pensée profonde.
Le chef de l’Etat, EmmAnuel Macron, tient généralement en public un autre discours, plus policé, même si les récents attentatslui ont fait désigner clairement les fauteurs de troubles: islamistes et leurs complices dont on avait jusqu’à présent toléré les agissements occultes ou ouverts. Peut-être le Premier ministrea-t-il lâché la bonde d’une situation qui échappe aux politiques au plus haut niveau.
S’excusera-t-il comme le demande le député de Guyanequi a trouvé là un combat propre à le faire mieux connaître au niveau national ? On peut en douter. A moins que le président de la Républiqueen donne l’ordre au Premier ministre.
André-Jean VIDAL
La lettre ouverte au Premier ministre :