Climat. Serge Letchimy : on a oublié les Outre-mer

« Parmi toutes les défaillances de ce texte que je considère comme important, il y a une défaillance qui m’a profondément touché, qui m’a touché dans ma chair (…) parce que je me demande comment le gouvernement et surtout les parlementaires ici présents et ceux qui nous écoutent peuvent accepter un texte qui n’a (…) pas de volet Outre-mer. »

Ainsi s’est exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, Serge Letchimy, député de la Martinique, lors de l’examen du projet de loi Climat et résilience, entamé en début de semaine.

Il s’est étonné que l’Outre-mer soit si mal traité : en Outre-mer, il y a des espèces en voie de disparition parce que les territoires sont petits et que les dégâts liés aux activités humaines y sont plus grands. Il a rappelé que cyclones et ouragans, selon que l’on soit ici où là s’abattent régulièrement et qu’ils sont bien plus puissants d’année en année. Il a rappelé que ces territoires oscillent, à cause du changement climatique, entre sécheresses et inondations… Sans compter la montée des eaux de mer.

Il a rappelé notamment que « entre 1993 et 2014, le niveau moyen des océans a augmenté de près 3,2 mm par an » et que « la seule Martinique, qui fait 1 100 km2, va perdre, d’ici 2060, 70 km de côtes, conduisant au déplacement de nombreuses population. »

A quoi servent
les députés de la Nation ?

A quoi servent les députés de la Nation issus de toutes les provinces de France et d’Outre-mer ? Serge Letchimy l’a rappelé avec force : « Ce qui est important pour nousc’est de réglementer, légiférer, d’adapter aux réalités locales réglementations thermiques, transport maritime, traitement de passoires énergétiques, politique d’énergie renouvelable (…) production de proximité et coût carbone des importations massives. Le texte n’en parle pas… »

Autre oubli qui résonne comme une faute : le crime d’écocide n’est pas pleinement établi. Pourtant, comment désigner l’affaire de la Chlordécone ? Cette affaire qui a dépassé les limites des territoires pour devenir un scandale national.

« Nous avons connu avant la lettre et d’autres manifestations de ce type, ce qu’on peut appeler un crime d’écocide », a-t-il dit.

« En 1972, les terres martiniquaises et guadeloupéennes ont été polluées, ce qui a conduit à une catastrophe sanitaire, puisque 92% des Martiniquais et 95% des Guadeloupéens sont touchés dans leur sang par la chlordécone. La question centrale est de dire comment, après un tel drame qui, jusqu’à présent, n’est pas réglé, on ne peut pas poser clairement la question de l’écocide. »

Les débats se poursuivent…

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