Que se passe-t-il à l’hôtel Salako ?

Ce matin, la section UTHTR-UGTG de l’hôtel Salako, au Gosier, en Guadeloupe, s’est fendue d’un communiqué en forme de demande de rencontre avec Ary Chalus, président de Région, signé Joël Naëjus, secrétaire général, pour dénoncer une situation inquiétante.

Les salariés affiliés à l’UTHTR-UGTG demandent une rencontre avec Ary Chalus président du Conseil régional. Outre que tout le monde semble l’appeler comme le Messie en ces temps difficiles, il y a légitimité à s’en remettre au président de Région dans ce dossier.

En 2015, le Groupe Fabre (qui exploite les hôtels Karibea en Guadeloupe et Martinique), était en difficultés. Une liquidation de l’hôtel Salako avait été prononcée. Les murs de l’hôtel Salako, au Gosier, avaient été rachetés par la Sem de Patrimoine, satellite de la Région Guadeloupe. Il s’agissait de conserver et relancer l’activité de ce qui avait été, il y a trente ans, un des fleurons de l’hôtellerie locale. Et surtout de préserver les emplois.

Le groupe Fabre, qui connaissait les lieux, a été conservé comme gestionnaire de l’hôtel.

« Mais, explique Joël Naëjus, de l’UTHTR-UGTG, ils avaient mal géré avant, on ne voit pas pourquoi ils auraient mieux géré après… » Bonne ou mauvaise gestion, là n’est pas le problème : gestion pas facile + pandémie et mesures de restriction pour les touristes = difficultés financières.

D’où, l’inquiétude de salariés (une soixantaine) qui ont déjà connu une liquidation et une reprise.

« Quand nous avons été liquidés, nous avons vu comment c’était difficile pour les salariés. Quand nous avons été repris grâce à la Région, nous avons mis le paquet. Les travaux n’étaient pas finis, il y avait des clients, le personnel était là », explique M. Naëjus. Il ajoute que les difficultés présentes pourraient signifier une seconde liquidation. « Que vont devenir les salariés ? »

Plusieurs entretiens ont eu lieu entre les salariés et le patron du Groupe Fabre (groupe en difficultés aussi en Martinique), Jean-Paul Fischer, qui avait, es qualité de directeur général de la Sem de Patrimoine, œuvré lors de la première liquidation, et Pascal Averne, actuel directeur général de la Sem. « Ces entretiens, écrit M. Naëjus, laissent présager une fin tragique de la Société Hôtelière du Salako dans un Avenir très proche. »

D’où la demande de rencontre avec Ary Chalus.

Que veulent demander les salariés au président de Région ? « Il n’y a que deux solution possibles, affirme Joël Naëjus, soit la liquidation pure et simple soit la liquidation-cession. Si quelqu’un, aujourd’hui, veut reprendre l’hôtel… » S’il y a liquidation-cession, les salariés veulent la mise en place d’un accord entre la Région, la Sem, Pôle Emploi, la direction du Travail et le futur repreneur afin de garantir une formation pour tous les salariés, le temps que le repreneur rénove la structure.

L’inquiétude des salariés est d’autant plus prégnante qu’il y a deux audience devant les tribunaux de commerce et Pointe-à-Pitre et de Fort-de-France, successivement les 6 avril et 6 mai, celle du 6 mai, pour demander l’étalement des dettes du Groupe Fabre. Mais, celle du 6 avril, en Guadeloupe… pourrait sonner le glas pour l’hôtel Salako. A suivre…

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