Le marronnage de Martinique dans l’objectif de Gerno Odang

En résidence d’artiste en Martinique depuis le 13 mars, le photographe guyanais Gerno Odang prépare sa future exposition à la biennale des Rencontres photographiques de Guyane. Une exposition sur son thème de prédilection, le marronnage.

Gerno Odang.

La photographie c’est sa passion, mais c’est seulement depuis près de trois ans que Gerno Odang a choisi d’en faire son métier. L’occasion pour lui de questionner son monde à travers son art.

Guyanais originaire du Suriname, ses travaux interrogent son identité, son environnement, mais aussi l’évolution des choses. Une évolution qu’il envisage de montrer lors de la prochaine biennale des Rencontres photographiques de Guyane qui auront lieu de novembre 2021 à janvier 2022.

Au cœur du marronnage martiniquais

C’est en prévision de cette future exposition que Gerno Odang se retrouve en résidence d’artiste à la Maison Rousse de Fond Saint-Denis jusqu’au 16 avril. Une résidence rendue possible grâce aux associations la Station culturelle (Martinique) et La Tête dans les images (Guyane).

La Maison Rousse marque le point de départ d’une célèbre randonnée, celle du Canal des Esclaves dit « de Beauregard ». Un lieu loin d’être anodin car le thème choisi par Gerno Odang est le marronnage. « C’est un thème qui me touche personnellement parce que je suis issu du marronnage. Je suis un descendant direct de noir marron du Suriname », affirme le photographe.

Ainsi, Gerno Odang entreprend de questionner l’histoire du marronnage des Amériques et de Martinique pour « comprendre les situations de chaque communauté et essayer de chercher ce qui nous lie », dit-il.

Le regard de l’artiste sur le marronnage

Pour ce faire, l’artiste a déjà plusieurs pistes mais compte bien se laisser guider par ses rencontres et ses inspirations déjà nombreuses : « l’idée du moment, ce sont des portraits, des photos de paysages mais mes rencontres enrichissent le projet ».

Quatre grands volets se distinguent tout de même. D’abord les photos de paysages dans des lieux marqués par le marronnage. Ensuite des autoportraits de l’artiste en tenues traditionnelles de chez lui, avec une touche de moderne apportée par des objets contemporains. Puis, des photographies d’activistes de Martinique. « Je questionne aussi le mouvement des activistes parce que pour moi c’est une forme de marronnage. Mon idée c’est que le marronnage prend des formes différentes aujourd’hui. Chaque personne a sa manière de résister mais nous sommes toujours dans le même combat », constate Gerno.

Enfin, fruit de son voyage, Gerno Odang a découvert l’activité du « Lasotè » et souhaite le donner à voir : « cela fait partie des organisations de marrons que ça soit par la musique, les gestes…”, dit-il.

C’est aussi un moyen pour Gerno Odang de promouvoir l’histoire du marronnage en Martinique : « c’est une partie très importante de l’histoire. Il n’y a pas eu que l’esclavage et l’abolition. Je pense que le marronnage a beaucoup été diabolisé et il est important d’en parler », confie Gerno.

Un vaste projet donc, pour la première résidence d’artiste du photographe dont nous avons hâte de découvrir les clichés.

Elodie Soupama

Saamaka Mujee, de Gerno Odang.
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