La première adjointe a été élue, le 28 octobre, à la tête du chef-lieu de Guyane, en lieu et place de Marie-Laure Phinéra-Horth, qui a dû démissionner après son élection au Sénat. Sandra Trochimara s’est engagée à poursuivre les chantiers de sa prédécesseur.
Cayenne, le chef-lieu de Guyane, a un nouveau maire et c’est à nouveau une femme. Marie-Laure Phinéra-Horth, démissionnaire après son élection au Sénat, avait désigné Sandra Trochimara pour lui succéder. Les membres de sa majorité, à quelques exceptions près, lui ont obéi.
Sandra Trochimara a depuis longtemps mis ses pas dans ceux de Marie-Laure Phinéra-Horth. En 2010, Rodolphe Alexandre est élu à la tête du conseil régional. Il lâche la mairie et se brouille avec sa première adjointe Marie-Laure Phinéra-Horth qui lui succède. Sandra Trochimara, alors 11e puis 8e adjointe chargée de la culture, suit cette dernière. En 2014, Marie-Laure Phinéra-Horth est élue au premier tour. Sandra Trochimara devient 5e adjointe. En 2016 est créé Nouvelles Forces de Guyane, le parti exclusivement acquis à la cause de Marie-Laure Phinéra-Horth. Sandra Trochimara en prend la tête. En mars 2020, Marie-Laure Phinéra-Horth est réélue au premier tour à Cayenne. Sandra Trochimara devient sa première adjointe, signe que la succession était déjà plus qu’une hypothèse.
Une candidature dissidente.
Mercredi 28 octobre, avant le début du conseil municipal, dans le cabinet du maire, la consigne a été répétée aux élus de la majorité qu’ils devaient voter pour Sandra Trochimara. A peine une heure après, c’était chose faite. Cela, en dépit de la candidature dissidente de Roland Loe-Mie, adjoint aux finances. Sandra Trochimara recueillait 36 voix contre 13 à son adversaire (dont 9 de l’opposition). Marie-Laure Phinéra-Horth, qui restera conseillère municipale, gardera la haute main sur la gestion des affaires municipales. Elle continuera de suivre le dossier hautement sensible de la rénovation urbaine et a annoncé qu’elle ne changera pas de numéro de téléphone portable, sur lequel les habitants de Cayenne ont l’habitude de l’interpeller.
Tout juste élue, Sandra Trochimara a garanti qu’elle ne déviera pas du chemin tracé par sa prédécesseur : « Je prends le relais de Marie-Laure Phinéra-Horth, première femme maire de la ville de Cayenne et première sénatrice de Guyane (…) Une femme que je côtoie depuis 2008, année de mes premiers pas en politique. Marie-Laure Phinéra-Horth a tracé la voie, a déterminé un cap. Si aujourd’hui le capitaine change, la direction reste la même. »
Des chantiers à poursuivre… dans un contexte particulier.
Le programme des six ans à venir ne change pas : renforcement de l’attractivité du centre-ville, programme de rénovation urbaine, reconquête du front de mer, nouvelle ZAC de Palika, construction de trois groupes scolaires.
Roland Loe-Mie, cadre de la Collectivité territoriale de Guyane, s’était présenté contre elle, non pour contester ces chantiers, mais sa capacité à les mener à bien. Ce n’est pas la première fois, ces dernières années, qu’un adjoint aux finances se dresse face au maire de Cayenne, signe des difficultés de la ville à retrouver son équilibre budgétaire. Il a aussi mis en cause le fonctionnement interne de la majorité, qui laisserait peu de place à l’expression des désaccords. Sandra Trochimara, mise en cause dans la gestion de la Mission locale de Guyane à l’époque où elle en était la directrice, a, dès son élection, dénoncé des calomnies. Ambiance !
Pierre-Yves Carlier