« Depuis le mardi 2 mars 2021, les écoles de la ville du Moule sont fermées en raison d’une grève. Sans remettre en cause le droit de grève, nous constatons que ces fermetures interviennent dans un contexte qui a déjà largement altéré la continuité des enseignements depuis plusieurs semaines : contestation du port du masque, mobilisation à l’école de Sainte Marguerite, coupures d’eau… »
C’est un courrier de parents d’élèves de la Ville du Moule qui s’exprime ainsi.
Que veulent-ils ? Pas grand-chose. que leurs enfants retournent à l’école et que les problèmes d’adultes ne viennent pas empiéter sur leurs jeunes vies d’apprenants. « Nous souhaiterions que vous preniez la mesure du retard scolaire auquel sont condamnés nos enfants, quand les axes routiers sont bloqués ou quand le portail d’entrée de nos écoles est cadenassé. Nous faisons perdre le goût du savoir à nos enfants, nous laissons penser que l’école ne peut avoir lieu que lorsque nous avons fini de régler nos problèmes d’adultes, nous consentons que nos peurs individuelles justifient la privation de scolarité de nos jeunes Guadeloupéens, creusant encore les inégalités. »
Ils rappellent que la continuité du service public s’impose à tous. « D’ailleurs, le Conseil constitutionnel a fait de la continuité du service public un principe fondamental en considérant que “la reconnaissance du droit de grève ne saurait avoir pour effet de faire obstacle au pouvoir du législateur d’apporter à ce droit les limitations nécessaires en vue d’assurer la continuité du service public qui, tout comme le droit de grève, a le caractère d’unprincipe de valeur constitutionnelle”, décision n°79-105 DC du 25 juillet 1979. »
Et en appellent aux grévistes. « Nous demandons donc aux grévistes de la municipalité du Moule de bien appréhender les difficultés scolaires qu’ils imposent aux petits Mouliens et à leurs propres enfants, à court et à moyen terme, avec cette modalité de mobilisation qui recrée des injustices ; nous demandons donc à Madame la Rectrice de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les enseignants assurent leurs cours pendant ce conflit auquel ils ne participent pas puisqu’ils n’ont pas déposé de préavis ; nous vous demandons, madame le Maire, de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un service minimum auquel le droit vous enjoint. L’affirmation du principe de continuité du service public pose, en effet, des obligations à l’administration et au personnel, s’agissant notamment de l’instauration d’un service minimum d’accueil des élèves. »
Le courrier a été envoyé à la rectrice et à la maire du Moule.