Depuis plusieurs semaines, la situation des étudiants en période de crise sanitaire fait parler d’elle. Contraints de suivre leurs cours à distance, quelques étudiants ultramarins font le choix de rentrer sur leur territoire afin de poursuivre leurs études.
Privés de cours en présentiel, les étudiants du supérieur sont aussi coupés de toutes interactions physiques avec leurs camarades et leurs professeurs. Une situation difficile à vivre pour certains.
Pour les étudiants ultramarins, à cela s’ajoute la distance avec leurs proches. D’où la démarche de certains qui ont décidé de rentrer auprès de leur famille. Cela malgré les contraintes pour suivre certains cours en direct, dues au décalage horaire.
Des cours
à distance
Cécile est en 3e année à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort. Après deux confinements passés dans l’hexagone, elle a décidé de rentrer en Guadeloupe. « Il y avait une atmosphère assez angoissante. Avec chaque nouveau discours du gouvernement et chaque nouvelle règle établie qui nous isolait davantage », dit-elle. La plupart de ses amis étant rentrés chez leurs parents pour suivre les cours en distanciel elle confie : « je me sentais seule parce que tous les cours sont en distanciels. Alors j’ai décidé de rentrer pour être proche de ma famille ».
Un avis que partage également Naomi, en 5e année de médecine à Toulouse elle est rentrée chez elle en Martinique. « Tout est en ligne, donc c’est la même chose de suivre les cours depuis la Martinique. Et puis on est toujours mieux chez soi ! », dit la jeune femme.
Cécile elle, remarque tout de même une contrainte « je peux seulement suivre les amphi qui ont lieu l’après midi dans l’hexagone, mais pas les TD (ndlr: travaux dirigés) qui ont lieu l’après-midi ». C’est donc avec le concours de ses camarades qui enregistrent les travaux dirigés, qu’elle peut les suivre à son tour.
Un besoin
psychologique
Au besoin psychologique auquel répond le rapprochement familial, s’ajoute également ce besoin de vie sociale. « Il n’y a rien à faire à Toulouse, tout est fermé ! », regrette Naomi. En cette période hivernale, elle comme Cécile, ont été motivées par les règles sanitaires moins strictes des Antilles (ouverture des restaurants et salles de sports, pas de couvre feu…). Mais l’étudiante vétérinaire de 22 ans tient à rappeler que : « il est difficile de rester positif lorsqu’on est aussi isolé en métropole. En temps normal nous sommes déjà isolés de notre famille, mais dans ce contexte on s’éloigne également de nos amitiés, la vie paraît assez insipide… »
Des raisons
économiques
Enfin, au-delà du fait de retrouver une vie sociale, les raisons économiques sont aussi une réalité. « Cela va me permettre de faire des économies au niveau de l’électricité, du chauffage notamment, du loyer et des transports », constate Naomi. Une économie non négligeable pour des étudiants qui bien souvent ne peuvent plus prétendre aux « petits boulots » qui leur permettent de subvenir à leurs besoins pendant leurs études.
Elodie Soupama